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18.04.2025 - N° 1.967
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Cet État de droit que l’extrême gauche prétend soutenir
tout en le piétinant

Par Gilles-William Goldnadel


Fondateur et président de l’association Avocats Sans Frontières, et président de l’Association France-Israël, Gilles-William Goldnadel se déclare « hostile à toutes formes d’antisionisme et d’antisémitisme indépendamment de leur orientation politique » (Le nouveau bréviaire de la haine) et dénonce l’émergence d’un « nouvel antisémitisme » d’une certaine partie de la gauche.Outre son engagement en faveur de l’État d’Israël, il est reconnu comme proche des milieux de droite (Une idée certaine de la France),
et assez loin de l’extrême droite..




Ce 12 avril, des manifestations reprochaient au RN son comportement
à la suite de sa condamnation. Gilles-William Goldnadel regrette
que l’extrême gauche ne soit, elle, jamais
mise devant ses responsabilités lorsque son comportement est contestable.

La semaine dernière, c’était un certain parti d’extrême gauche qui ne passe plus pour très philosémite et respectueux des usages républicains qui manifestait pour l’«État de droit». Offusqué qu’il était qu’un parti symétriquement opposé puisse oser se plaindre de voir sa présidente éliminée par la voie judiciaire de la prochaine élection malgré le principe du second degré de juridiction. Dans la rue, peu de monde mais des Antifas et des drapeaux palestiniens.

Ce samedi, ce furent des militants d’associations d’extrême gauche qui foulèrent le pavé parisien de leurs pieds très républicains pour la même défense religieuse de l’État de droit. Parmi elles, on citera SOS Racisme, la Ligue des droits de l’Homme, le Parti socialiste, la CGT… et le Syndicat de la magistrature. S’agissant de ce maçon du « mur des cons », on ne feindra plus de s’étonner de sa défense obséquieuse du respect de l’indépendance de la justice, lui qui a appelé à battre le Rassemblement national et publié un guide juridique des manifestants de rue dont la couverture représentait un policier à tête de cochon… Au passage, on remarquera combien la presse convenue est demeurée discrète sur la discrétion de ces manifestations. C’est ainsi, par exemple, qu’à Marseille, le rassemblement fut finalement annulé… faute de manifestants. Silence médiatique embarrassant.

La semaine qui vient de s’écouler montre cruellement l’écart abyssal entre le discours théorique de l’extrême gauche et sa pratique quotidienne. Pire encore, elle montre que celle-ci incarne un véritable péril pour nos libertés non seulement formelles, mais physiques. C’est ainsi que jeudi, des députés non seulement insoumis mais également socialistes, n’ont pas hésité à s’en prendre, au sein de l’Assemblée nationale, à une jeune journaliste de la revue Frontières  venue couvrir une manifestation de membres de l’extrême gauche insoumise et de syndicalistes CGT protestant précisément contre les révélations gênantes les concernant contenues dans la revue. Une vidéo montre avec crudité la journaliste acculée contre un mur, empêchée de filmer et traitée de « fasciste ». Frontières étant évidemment classé par la classe médiatique de progrès à « l’extrême droite », l’extrême gauche n’existant pas, comme je l’écris souvent, dans son champ lexical asymétrique. On regrettera amèrement que la présidente de l’Assemblée nationale, madame Braun-Pivet, ordinairement équitable, manifestât en la circonstance une ambiguïté bien regrettable. Notre imagination est impuissante à décrire la réaction médiatique et politique si, par hypothèse hardie, des députés du RN avaient intimidé une journaliste de L’Humanité ou de Mediapart venue faire un reportage sur une manifestation organisée contre un article sur le Rassemblement national.

Le plus inquiétant sans doute est que l’on s’habitue sans plus s’en étonner à ce qu’un membre de la représentation nationale puisse insulter impunément un journaliste pour la simple expression de ses idées

Le lendemain, un député de cette extrême gauche innommée, le sieur Caron, trouva le moyen sur X de traiter « d’ordure » ne méritant pas le titre de journaliste le talentueux Yoann Usai sous le prétexte qu’il travaille pour une chaîne de télévision à ses yeux innommable et qu’il ne partage pas ses vues pour le moins indulgentes sur le Hamas terroriste. Le plus inquiétant sans doute est que l’on s’habitue sans plus s’en étonner à ce qu’un membre de la représentation nationale puisse insulter impunément un journaliste pour la simple expression de ses idées et son appartenance à une chaîne de télévision privée et non subventionnée. Précisément, pour tenter d’empêcher cette habitude vilaine, il devra en répondre devant la justice, au nom de cet État de droit vénéré avec la bouche mais écrasé avec les pieds1.

Enfin, samedi, il nous a été donné d’assister personnellement à cet écart vertigineux entre ce culte hypocrite par la gauche extrémiste de l’état de droit théorique et sa triste pratique. Venu présenter mon Journal d’un prisonnier  au Festival du livre du Grand Palais, j’ai pu constater qu’une escouade de militants d’extrême gauche a pris pour cible la maison d’édition Fayard, aux cris de « Bolloré casse-toi ». Arrivé sur place, j’ai trouvé des membres du personnel particulièrement éprouvés. Bien entendu. ces actes d’intimidation sont à relier avec les pressions exercées sur CNews y compris par la saisine concertée et en masse de l’Arcom pour les raisons les plus intolérantes de tout discours qui déroge à la doxa d’extrême gauche sur le plan politique ou sociétal. J’ajoute que, si j’ai pu lire ce que je viens d’écrire dans le Journal du Dimanche, je n’en ai pas entendu le moindre mot sur les antennes de l’audiovisuel public.

J’étais donc venu au Salon du livre signer mon « Journal du prisonnier » dans lequel je raconte par la fiction drolatique le danger réel
de l’extrême gauche sur nos libertés intellectuelles et physiques…
Vous avez dit « État de droit » ? Sans rire ?


1 - Gilles-William Goldnadel est l’avocat de Yoann Usaï, journaliste à CNews.

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