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16.04.2025 - N° 1.965
3 minutes de lecture


IA : intelligence ou imitation artificielle ?

Par Guy Vallancien


Chirurgien urologue, puph, ancien chef de service à l’institut Montsouris, pionnier de la coelioscopie et de la robotique en chirurgie oncologique.
Aujourd’hui, j’analyse l’évolution du système de santé et de ses professionnels au sein d’un environnement societal et géopolitique instable.
La santé et ses systèmes de prise en charge sont des univers d’une rare complexité, touchant autant au collectif le plus large, qu’au personnel le plus intime. Prévenir, soigner, réadapter, en accompagnant chaque patient dans sa singularité, défi majeur auquel le médecin est confronté au quotidien..





L'humain doit arrêter d'avoir peur de devenir le serviteur des IA.
Par rapport aux prouesses des cerveaux qui les créent,
celles-ci ne sont guère intelligentes, selon Guy Vallancien.

Le terme d'intelligence artificielle, ou IA, que proposa en 1956 le mathématicien et ingénieur informaticien John McCarthy au colloque du Dartmouth College (New Hampshire), connaît une diffusion que peu d'innovations obtinrent dans le passé des sciences et des techniques. Cette IA pénètre les individus jusqu'aux moindre de leurs circonvolutions cérébrales, intervenant dans leurs actions des plus banales jusqu'aux plus complexes, des plus empathiques jusqu'aux plus haineuses.

On la met à toutes les sauces, IA par-ci, IA par-là, on ne cesse de s'y référer, on l'adore comme on la déteste. La fulgurance de l'usage planétaire de ChatGPT traduit l'appétit des humains à travailler comme à jouer avec ces instruments numériques dont certains chercheurs prédisent que leurs nouvelles versions dépasseront l'intelligence humaine, faisant le miel des trans et posthumanistes.

Penser, inventer, créer

Or, avec ses hésitations, ses erreurs et sa lenteur intellectuelle, cet être de chair et d'os, imprécis, confus et bafouillant, l'homme, loin d'être réduit à terme au rôle de serviteur, si ce n'est d'esclave dans une vision dantesque à la Kurzweil, ne fait pas que calculer, et heureusement. Il pense, invente et créé au lieu de simplement copier en allant plus vite et plus fort.

L'intelligence artificielle, l'IA, est en fait bête comme ses pieds. Elle est complètement idiote, se résumant à reprendre les informations que nous lui adressons pour les classer dans des algorithmes certes sophistiqués, mais objets d'hallucinations troublantes quand on les pousse dans leurs retranchements.

Qui alimente les circuits de ladite IA ? L'homme avec ses capacités créatives, l'homme avec ses cinq sens et ses dix doigts qui captent des sommes d'informations considérables chaque seconde pour les gérer dans l'instant, comme pour les garder en mémoire grâce à un cerveau d'à peine 1.500 grammes malaxant jour et nuit ces milliards de données selon des circuits innombrables, capables d'improvisations incroyables ; le tout au prix d'une puissance égale à seulement celle d'une petite ampoule électrique de 20 à 40 watts. Qui fait mieux ?

Plasticité neuronale

Jamais les systèmes composés de matière plastique, de silicium et de quelques autres matériaux n'acquerront la plasticité neuronale qui a permis d'écrire les plus belles pages de poésie et de musique, comme de compter jusqu'à inventer les équations les plus originales. Dont celles nous ayant justement permis de construire ces outils informatiques que d'aucuns prédisent comme nos futurs prédateurs. L'univers est capable des créations les plus inattendues, dont l'homme.

"C'est l'homme qui évoluera pour s'adapter au temps du numérique
 dont il est le créateur."


Voir, écouter, sentir, toucher, goûter avant de mélanger ces sensations pour inventer des robots et demain de la super-intelligence. C'est l'homme qui évoluera pour s'adapter au temps du numérique dont il est le créateur. L'intelligence artificielle, elle, n'est finalement qu'une poussive imitation artificielle, une IA certes ultra-rapide et ultra-puissante dans ses calculs, mais sans génie, sans amour, sans don de soi !

ADN resynthétisé

Quand on sait qu'un seul petit gramme d' ADN resynthétisé pourrait conserver quasi indéfiniment toutes les informations qui transitent en un an à travers les monstres hautement énergivores que sont les mégaserveurs informatiques actuels, on peut dire merci au monde biologique de nous rappeler sa toute-puissance créatrice. Le vivant et ses innombrables inventions s'avèrent capables de trouver les solutions les mieux adaptées, les plus astucieuses et les plus économes.

De nous-mêmes ou de l'imitation artificielle que nous nourrissons jour après jour avec nos délires, de nos passions, de nos fantasmes et de notre raison, qui sera finalement le maître ? Celui qui donne à manger ou bien celui qui reçoit sa pitance ? Qui embrasse son enfant, sa mère ou l'IA ? Qui a écrit le deuxième trio en mi-bémol majeur, Franz Schubert ou l'IA ? Qui peut donner sa vie pour une cause supérieure ?

Donnons au fonctionnement des ordinateurs le nom d'imitation artificielle,
ce qui est déjà beaucoup lui reconnaître.



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