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09.04.2025 - N° 1.958 4 minutes de lecture Démographie : tout est joué ou presque Par Patrick Aulnas Diplômé d’études supérieures de droit public, ancien professeur agrégé d’économie-gestion, Patrick Aulnas est aujourd'hui blogueur et essayiste.. ![]() Les humains seront moins nombreux et vivront plus longtemps. Les politiques natalistes des États n’ont aucun effet sur cette évolution inéluctable. Deux
constats démographiques s’imposent à tous : le vieillissement de la
population mondiale et sa stabilisation ou sa diminution à terme plus
ou moins rapproché. Le vieillissement de la population mondiale est
inéluctable puisque nous vivons plus vieux que par le passé. D’après
les données des Nations Unies, l’espérance de vie mondiale à la
naissance pour les deux sexes est passée de 46,5 ans en 1950 à 71,7 ans
en 2022. D’autre part, la fécondité diminuant la population augmente
déjà moins vite. Selon la Banque mondiale, le taux de fertilité mondial
(nombre moyen de naissances par femme) était de 4,7 en 1960 et de 2,3
en 2022. Donc, moins d’enfants et des êtres humains plus âgés. Les démographes ne sont pas tous d’accord sur la chronologie. La population mondiale commencera-t-elle à diminuer dans la seconde moitié du 21e siècle ou plus tard ? Les réponses varient. Mais un quasi-consensus existe sur les deux constats : vieillissement et diminution. Un vieillissement et une stabilisation inéluctables La population mondiale est passée de 1 milliard à 8 milliards d’êtres humains de 1800 à 2023. Le chiffre le plus cité pour la fin du 21e siècle se situe autour de 10 milliards. Le décuplement en trois siècles à partir du chiffre déjà élevé d’un milliard d’humains est un phénomène absolument nouveau dans l’histoire de l’humanité, mais transitoire. Il est impossible qu’il se poursuive. Le tableau suivant, purement illustratif, montre que le doublement de la population s’est produit de plus en plus rapidement. Une telle croissance exponentielle est désormais intenable. ![]() Il est évident que cette évolution ne peut se poursuivre. Si le doublement en 50 ans persistait, il y aurait 16 milliards d’humains en 2075, à 32 milliards en 2125 et à 64 milliards en 2175. Il n’y aura jamais 64 milliards d’humains sur la planète Terre et très vraisemblablement jamais 16 milliards. La stabilisation approximative du nombre d’humains est donc une certitude à plus ou moins long terme. Sa diminution est probable eu égard à la baisse de la fécondité qui est désormais maîtrisée par la contraception. Le vieillissement de la population est aussi une certitude puisque nous vivons plus longtemps. La compétition entre États-nations pour le rajeunissement temporaire Pourtant, les États-nations, chacun de leur côté, perpétuent les politiques natalistes. On comprend facilement pourquoi. Une population vieillissante est moins dynamique, beaucoup moins créative et elle pose des problèmes économiques et sociaux spécifiques : taux d’emploi plus faible, charges sociales plus élevées de retraites à verser, état de santé moins bon de la population et dépenses de santé beaucoup plus importantes. Les gouvernants cherchent donc à endiguer le vieillissement de la population de leur pays en favorisant l’immigration en provenance de pays plus pauvres à population plus jeune (l’Afrique principalement pour l’Union Européenne). Mais cette compétition entre États pour le rajeunissement ne produit pas de résultats durables. Le démographe Alain Parant explique dans un article du Figaro que les politiques natalistes n’ont que des effets temporaires. Le taux de fécondité retombe plus ou moins rapidement au-dessous du seuil de renouvellement de la population (2,1 enfants par femme). Les politiques familiales (garde des enfants, avantages financiers à partir de 3 enfants, etc.) n’ont enrayé durablement la diminution du nombre d’enfants ni en Suède, ni en Allemagne, ni en France. Les familles de plus de deux enfants se font de plus en plus rares dans les pays riches. Deux phénomènes majeurs et irréversibles Les gouvernants n’ont en effet aucune prise sur les deux causes majeures de l’évolution démographique en cours.
Tout est donc joué ou à peu près pour la fin du 21e siècle et le suivant. Les progrès de la médecine se poursuivront et les femmes ne renonceront pas à leur liberté. La population mondiale vieillira et ne pourra pas continuer à croître. Seuls une guerre mondiale, un cataclysme climatique ou une régression politique majeure vers la tyrannie pourraient enrayer le processus. Les paroles malheureuses des gouvernants, peut-être inspirées par des communicants médiocres, n’ont évidemment aucun effet sur des évolutions aussi fondamentales. Le « réarmement démographique », évoqué par Emmanuel Macron, relève de l’incantation. Pour les États-nations, il s’agit seulement de vieillir un peu moins vite que le voisin sur le court terme. L’horizon des politiciens ne dépasse pas quelques années, tout au plus une décennie. Nous
ne pouvons pas leur en vouloir car l’avenir à long terme est
indéterminable. Cependant, dans le domaine démographique, l’avenir est
connu :
les humains seront plus vieux et moins nombreux. ______________
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