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25.03.2025 - N° 1.943
3 minutes de lecture

Uniquement en Israël

Par Michèle Mazel

Michèle Mazel est diplômée de Sciences-Po et licenciée en Droit,
et a été boursière Fullbright en science politique.
Pendant plus de trente ans, elle a accompagné de par le monde son mari, le diplomate Zvi Mazel, qui fut notamment ambassadeur d’Israël en Egypte, en Roumanie et en Suède.
Elle en a tiré la matière de nombreux ouvrages – thrillers et romans. Elle contribue régulièrement à plusieurs organes de presse..

Israël est un État juif.
Le seul État juif, alors qu’il n’y a pas moins de vingt-deux pays arabes.

Il a offert un refuge aux rescapés de l’Holocauste et accueille tous les Juifs qui veulent venir y vivre – par idéalisme ou pour fuir persécutions et antisémitisme.

On y parle hébreu, la langue de la Bible, que les Israéliens d’aujourd’hui peuvent lire sans difficulté malgré les archaïsmes. Israël est membre à part entière de l’Organisation des Nations Unies depuis 1949, mais un grand nombre de pays se refusent toujours à reconnaître son existence et certains, comme l’Iran, œuvrent ouvertement à sa destruction.

D’autres le font à mots couverts en appelant de leurs vœux une « Palestine libre du fleuve – le Jourdain – à la mer – Méditerranée ». L’État hébreu, émergeant victorieux de l’attaque concertée de cinq pays arabes au lendemain de la proclamation de son indépendance, a connu depuis de rares moments de paix. Les attentats terroristes n’ont jamais cessé.

Sa victoire décisive lors de la Guerre des Six Jours en 1967 n’a pas suffi à dissuader ses adversaires qui ont réussi à le surprendre en déclenchant une agression de grande envergure pendant les solennités de Kippour en 1973. C’est l’échec de cette tentative qui a amené l’Egypte, puis la Jordanie, à faire la paix avec leur voisin.

Restait l’Iran et ses satellites, le Hezbollah du Liban, le Hamas de Gaza, les milices irakiennes, sans compter la Syrie des Assad père et fils. Leur arme favorite ? Le missile. Lors de la guerre du Golfe – à laquelle Israël ne participait pas – des missiles Scud se sont abattus sur l’État juif, forçant les habitants à s’équiper de coffrets de protection et notamment de masques pour se prémunir contre l’utilisation de l’arme chimique.

Il y avait même des incubateurs à air filtré pour les nouveau-nés. C’était en 1991. Les Israéliens devaient préparer une pièce qu’ils pourraient sceller hermétiquement pour pouvoir s’y réfugier. Depuis, la nécessité de se défendre contre la menace venue du ciel a créé une spécificité toute israélienne : dans les immeubles neufs, chaque appartement doit être équipé d’une pièce disposant d’un volet d’acier et d’une porte blindée.

En cas d’alerte, l’habitant dispose d’une à deux minutes pour courir s’y installer. Il ne s’agit pas seulement de se protéger contre un impact direct, mais aussi contre les morceaux de missile ou de fusée. Il convient de rester au moins dix minutes dans la pièce à compter du début de l’alerte.

Quid des bâtiments plus anciens ? En principe, tous disposent d’un abri en sous-sol. Pas toujours évident d’y arriver dans les temps voulus, surtout dans les alertes de nuit. Des abris de ce genre se trouvent dans tous les établissements publics, les centres commerciaux et les hôpitaux. Dans les zones frontalières, on trouve des abris en béton.

Bien sûr, il y a des gens qui se blessent dans leur course paniquée,
des personnes âgées trébuchant dans l’escalier.
Et le traumatisme des petits enfants réveillés nuit après nuit par les alertes.