LMD_250118

18.01.2025 - N° 1.877

S’il ne les avait pas jetés à la mer,
l’Algérie aujourd’hui, serait …

Par Philippe Arnon

Né à Niort, père de 4 enfants, Philippe Arnon est docteur d'Etat en droit de la Faculté de droit de Poitiers. Il a été conseiller du ministre des Affaires étrangères de la République des Seychelles puis professeur en droit public dans les universités de N'Djaména au Tchad et Cotonou au Bénin dans le cadre de la coopération. En France, il a été directeur de cabinet du président du comité économique et social de la Région Poitou-Charentes.

« Il » c’est le Front de Libération Nationale » (FLN) et « les » ce sont le million de Pieds-noirs, c’est à dire les Européens d’Algérie qui ont dû, effrayés par la barbarie des indépendantistes, quitter leur terre natale que tous chérissaient.

Car la doctrine du FLN c’était « Un bateau ou le cercueil », c’était à dire, utiliser la terreur pour les dissuader de rester et donc les pousser définitivement vers la métropole que beaucoup d’ailleurs n’avaient jamais visitée. On se souvient par exemple du massacre d’Oran qui s’était déroulé le 5 juillet 1962 soit trois mois et demi après la signature des accords d’Evian. Bilan : 326 Européens exterminés dans des conditions atroces et 353 Européens disparus.

Oui ! Et alors ? Alors, j’affirme, je crie haut et fort tant j’en suis plus qu’intimement convaincu que si les Européens avaient pu, en toute tranquillité, rester sur leur terre natale, L’ALGERIE AUJOURD’HUI SERAIT PARMI LES PREMIERES PUISSANCES ECONOMIQUES DU MONDE !!! Pourquoi ? Parce qu’au moment de l’indépendance, ce nouveau pays disposait, grâce aux Européens vivant sur place, de tous les atouts lui permettant de s’élancer vers les sommets de la réussite. Dans un article du site Riposte Laïque du 13 janvier, Eric de Verdelhan en énumère les domaines : éducation, santé, agriculture, industrie agro-alimentaire, communications terrestres, martimes, aériennes, téléphoniques, radio/TV, bureaux de poste, activités minières, métallurgie, industries du bâtiment, habitat urbain et rural, énergie mais aussi et ce qui est fondamental, découverte et mise en valeur des hydrocarbures au Sahara par les ingénieurs français de la Société Nationale de Recherche pétrolière en Algérie aidés par Total.

On peut se demander si l’Algérie, toute seule, à la longue, en excluant l’emprise parasitaire et néfaste du FLN, n’aurait pas fini par se détacher de la métropole pour se construire en nation indépendante moderne, un peu comme les Etats-Unis avaient fini par se détacher de l’Angleterre ; et peut-être qui sait ? si des tensions ne se seraient pas produites entre les deux rives de la Méditerranée. Mais tout cela relève de suppositions, suppositions cependant révélatrices d’une réalité facilement envisageable …

… envisageable si des nations étrangères comme l’Union soviétique et les Etats-Unis ne s’étaient pas jointes pour susciter la création de cette force subversive donc que fut le FLN. On a encore en mémoire le rôle destructeur joué par elles lors de la crise de Suez en 1956 contre la France, la Grande-Bretagne et Israël qui s’étaient alliés contre l’Egypte de Nasser qui avait nationalisé le canal de Suez et avaient triomphé militairement mais qui avaient été contraintes, sous la pression des deux grandes puissances, de reculer. Le FLN fut fils du communisme international dont le but était d’abattre les empires coloniaux. D’ailleurs, ce n’est pas le fait du hasard si seuls les communistes français, ces traîtres à la patrie, ont été autorisés à rester en Algérie en toute tranquillité !

« La paix des braves » comme de Gaulle (faux-jeton de première dans l’affaire algérienne) en 1958 l’avait proposée, était inconcevable pour le FLN. Pourquoi ? Parce qu’en fait, le FLN fut une clique créée artificiellement car manipulée justement et tout particulièrement par l’Union soviétique, sans aucune emprise réelle sur le peuple algérien lui-même puisqu’on estime qu’il en a exterminé plus de 16 000 sans compter les 13 000 disparus.

On sait avec quelle barbarie, il a traité les harkis, ces milliers d’Algériens qui avaient choisi la France. On se souvient enfin de l’impôt révolutionnaire qu’il imposait aux travailleurs algériens de France. Il est une mafia, au même titre que la clique de Lénine fut une mafia et comme le furent toutes les cliques communistes partout dans le monde. Il n’était pas, mais absolument pas !, dans les neurones de ces gens qu’on peut qualifier de dégénérés, de créer une nation totale c’est à dire une nation réunissant les deux peuples, autochtone et européen car alors bien évidemment, l’accaparement du pouvoir leur aurait échappé et parce qu’en bonne logique, de la symbiose des deux peuples, une démocratie certaine aurait fini par se mettre en place. C’est l’évidence même.

Cela fait 62 ans que le peuple algérien vit sous l’emprise d’une mafia qui suce son sang, son énergie et son espoir. 62 ans qu’un virage extraordinaire a été manqué qui l’aurait -c’est certain !- propulsé vers les sommets du succès. 62 ans que le FLN lui a refusé la symbiose avec les Européens, symbiose qui, à l’époque, et pourtant, était déjà en marche. L’islam d’ailleurs, dans cet objectif de domination totalitaire, lui fut un appui tout trouvé, une aubaine.

Le peuple algérien aujourd’hui est comme un pauvre chien couvert de milliers de tiques et qui se meurt à petit feu. Or … on n’avait jamais vu un chien se dépouiller lui-même de ses tiques. Alors, il serait peut-être temps de réfléchir à comment s’y prendre pour sauver la pauvre bête !

On notera que la thèse que je défends se tient tellement debout qu’elle a été confirmée par les propos suivants de Hocine Aït, l’un des 9 dirigeants du FLN, farouche partisan du pluralisme et qui sera évidemment ainsi écarté de la mafia en place :

« Avec les « Pieds-noirs » et leur dynamisme, l’Algérie serait aujourd’hui une grande puissance méditerranéenne, hélas ! Je reconnais que nous avons commis des erreurs politiques stratégiques ».