L'individu a escaladé un mur et a réussi à mettre le feu aux deux voitures qu’il a trouvées dans le sous-sol de l’immeuble. L’agresseur a cherché à détruire la synagogue en faisant exploser les deux voitures et la bonbonne de gaz qui se trouvait dans l’une d’elles. Un policier a été blessé par l’explosion et hospitalisé. Cinq personnes se trouvaient à l’intérieur de la synagogue. Elles en sont toutes sorties indemnes.

Filmé par des caméras de surveillance alors qu’il fuyait les lieux, l’homme portait un pistolet probablement de 9 millimètres à la taille et se couvrait la tête d’un keffieh palestinien rouge. Après 15 heures de cavale, l’agresseur, un Algérien de 33 ans résidant en France depuis 2018, a été capturé à Nîmes le même jour, à onze heures et demie du soir, par des membres du Raid. Lorsqu’il a été découvert, il a tiré sur les policiers qui ont répondu et l’ont blessé à l’épaule. Le terroriste se cachait dans un quartier d’immigrés dominé par des trafiquants de drogue. L’interrogatoire débutera probablement lundi dans l’hôpital.

Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, a expliqué sur la chaîne TV France 2 que « le suspect s’est caché après avoir incendié la synagogue où vivaient des gens, notamment le rabbin ». Et d’ajouter : « L’ (incendiaire) attendait, comme on l’imagine, avec une hache à la main, que les gens sortent, mais comme les gendarmes sont arrivés très vite sur les lieux, il a pris la fuite ». « Une tragédie a été évitée. »

L’attentat a créé une onde de choc en France. D’éminentes personnalités politiques, de droite, du centre et de gauche, ont exprimé leur émotion et condamné l’attaque antisémite. Mais cette fois, quelque chose d’autre s’est produit. De nombreuses voix se sont élevées pour réprouver non seulement l’acte criminel mais pour dénoncer surtout l’effet désastreux que joue dans ces actes la rhétorique véhiculée quotidiennement par certains groupes d’extrême gauche pro-islamistes.

L’accusation vise La France Insoumise (LFI), un parti tristement célèbre pour sa rhétorique pro-Hamas qui, pour gagner des voix parmi la population arabo-musulmane, cherche à transférer et exploiter le conflit israélo-palestinien du Moyen-Orient en France. Le chef de LFI, Jean-Luc Mélenchon, qui gesticule en permanence qu’Israël est un pays « génocide », n’a pas condamné le massacre anti-juif du 7 octobre et permet à ses militants toutes sortes d’excès. Certains députés de LFI définissent cet abominable pogrom comme un acte de « résistance » et non comme un acte terroriste et antisémite.

« On ne dira jamais assez à quel point les discours incendiaires de certains députés LFI sont toxiques », a déclaré l’éditorialiste Françoise Degois. Elle pense que l’attaque de la synagogue est une conséquence directe de la haine qu’alimentent certaines personnalités de LFI par leurs horribles discours.

Admirateur de Fidel Castro, Nicolás Maduro et Gustavo Petro, Mélenchon a qualifié l’attaque de la synagogue de « crime intolérable », dans une note sur le réseau social X. Cependant, son texte a choqué pas mal de personnalités de la culture car il a n’a pas dit un seul mot sur l’origine et le véritable caractère de cet attentat. L’essayiste Raphaël Enthoven lui a répondu : « Quelqu’un peut brûler une synagogue et Mélenchon n’écrira pas “juif’” ou “antisémite”. Même si l’incendiaire était vu portant un keffieh et un drapeau palestinien, il en ferait une question religieuse et une question de laïcité ».

« Pouvoir parler d’un acte d’antisémitisme pur sans écrire ni “antisémite” ni “juif”, c’est vraiment incroyable. C’est ce que fait Mélenchon chez @X », a réitéré Françoise Degois. « J’ai honte de vivre dans un pays où on recommence à incendier des synagogues », a exprimé Philippe Guibert, ancien directeur du service d’information du gouvernement, sur la chaîne de télévision CNews.

D’autres voix sont allées plus loin et ont appelé à la dissolution de LFI pour apologie du terrorisme et de l’antisémitisme. Quelques jours plus tôt, Christian Estrosi, maire de Nice, avait appelé à la dissolution de LFI et à la suspension de toute aide publique à ce parti et à ses membres, pour réagir aux propos du député mélanchoniste Thomas Portes qui a déclaré que les athlètes israéliens n’étaient pas les bienvenus aux Jeux olympiques. Éric Ciotti, président du parti de centre-droit Les Républicains, a également réclamé la dissolution de LFI. Jean-Luc Mélenchon, quant à lui, qualifie ces réclamations de « tentatives de museler l’opposition et de criminaliser les opinions divergentes ».

Yonathan Arfi, président du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), a également critiqué Portes : « Depuis le 7 octobre, Thomas Portes a légitimé le Hamas. Maintenant, il met la cible sur le dos des athlètes israéliens, qui sont déjà les plus menacés aux Jeux Olympiques ».

Les autorités enquêtent pour savoir si l’assaillant fait partie d’un réseau et quels autres plans il préparait. La police a arrêté quatre autres individus de son entourage. Dans son lit d’hôpital, l’individu reste silencieux. Mais l’indignation augmente en de nombreux endroits car le nombre d’attaques violentes contre des Juifs de tous âges, ainsi que des prêtres catholiques et des membres de la force publique, par des fanatiques islamistes, génère une vague de colère qui s’accumule des mois et qui pourrait conduire à des explosions de violence