Je pense que je parle au nom de beaucoup de gens en disant ce qui suit. Je suis profondément traumatisé. Pour moi, le traumatisme lié à la perte de mon frère aîné, mort du terrorisme, n’a jamais disparu, mais il est devenu supportable. La vie continuait. Mais elle s’est immédiatement arrêtée le 7 octobre 2023, le jour où mon cœur a été arraché de mon corps, encore et encore.

Qu’est-ce qui s’est passé il y a 45 secondes et qui m’a fait réaliser cela ?

Un de mes amis m’a tendu la main. Il a produit un film qu’il projettera dans les synagogues de toute l’Amérique le jour de Tisha Beav, le jour le plus triste du calendrier juif, un jour de jeûne qui commence dans quelques heures.

Il m’a envoyé un lien privé pour visionner le film. Il m’a promis qu’il n’y avait pas de gore, pas d’atrocités, et que je pourrais le regarder en toute sécurité. J’ai commencé le film. Je me suis forcé à continuer à regarder. 5 minutes. 10 minutes. 15 minutes. Puis je me suis demandé pourquoi je m’infligeais cela et j’ai arrêté le film.

Je ne pouvais tout simplement pas. Et non, il n’y avait pas de gore, pas de sang, juste beaucoup de tragédie insupportable.

Le film mettait en scène de nombreuses personnes, des héros qui racontaient leur histoire depuis ce jour sombre. Il y avait de nombreux messages positifs dans le film et je comprends tout à fait ce qu’ils essayaient d’accomplir avec ce film. Mais je n’ai pas pu continuer à le regarder.

Ce n’est pas encore derrière nous pour que nous puissions regarder en arrière. Nous sommes encore dans le feu de l’action ! Cette journée n’est pas terminée. Le deuil et la dévastation ne sont pas terminés. Notre souffrance nationale n’est pas terminée.

Le pays tout entier est traumatisé. Après cette guerre, le gouvernement devra dépenser des milliards pour traiter le syndrome de stress post-traumatique de l’ensemble du pays. Des dizaines de milliards.

J’ai encore du mal à accepter que le 7 octobre ait eu lieu. Que des milliers de Gazaouis, et j’ai choisi ce mot avec soin parce que c’est un mensonge absolu de dire qu’il ne s’agissait que de terroristes du Hamas, sont entrés dans la ville et ont massacré des familles. Et pendant qu’ils le faisaient, comme l’ont attesté de nombreux survivants, ils riaient.

Quelques survivants ont déclaré qu’au milieu de l’effusion de sang et de la cruauté, ce sont les rires qui les ont fait frissonner. Alors que ces animaux violaient et décapitaient des hommes, des femmes et des enfants, alors qu’ils brûlaient des familles vivantes, ils riaient. De façon hystérique. Pour eux, c’était le point culminant de leur vie.

Mais je ne peux pas regarder un film sur ce sujet parce que nous sommes toujours dans cette situation.

Nous faisons tout ce que nous pouvons pour apprendre à nos ennemis que l’époque où l’on pouvait massacrer des Juifs sans en payer le prix est révolue. Ils doivent payer un prix suffisamment élevé pour qu’ils sachent qu’ils ont fait une très grosse erreur le 7 octobre.

Nos ennemis doivent saigner suffisamment pour ne plus pouvoir dire qu’ils feront le 10/7 encore et encore. Ils doivent craindre Israël. Ils doivent savoir ce qui se passe lorsque vous envahissez notre pays et assassinez notre peuple.

Dans une société normale, le monde entier soutiendrait toute personne essayant d’éliminer ce mal. Et vous savez quoi ? Ils le feraient. Ils soutiendraient n’importe qui, n’importe qui sauf les Juifs.

Je vais le dire aussi clairement que possible et, oui, je parle depuis un lieu de douleur, de douleur insupportable, de douleur et de traumatisme, mais je dois quand même le dire.

Si vous demandez à Israël de ne pas tirer avant d’éliminer et d’anéantir le Hamas, vous dites clairement : “Je sais très bien ce qu’ils ont fait le 7 octobre 2023, et je suis tout à fait d’accord pour qu’ils le fassent encore et encore”.

C’est ce que signifie un cessez-le-feu avec le Hamas.

Je ne suis pas allé là-bas pour voir les maisons et les voitures brûlées à blanc, pour sentir la mort dans l’air. Je n’ai pas pu. Je ne peux toujours pas. Je ne peux pas regarder ou lire les atrocités. Je bloque tous ceux qui m’envoient des images d’horreur. De mon point de vue, il s’agit de snuff movies, à une petite différence près. L’atrocité dans ces films ? Les victimes sont des membres de ma famille.

Tant que les ennemis d’Israël, les marionnettes de l’Iran, ne feront pas partie du passé, Israël n’a pas seulement le droit de les éliminer où qu’ils se trouvent, c’est sa responsabilité ! Sa responsabilité envers ses citoyens. Sa responsabilité envers ces familles. Sa responsabilité envers le monde !

Ce que le Hamas a fait ce jour-là, et je le pense de tout cœur, est la barbarie la plus cruelle que le monde ait JAMAIS connue. Jamais. Oui, jamais !

De nombreux survivants de l’Holocauste interrogés après le 10 juillet ont tous dit la même chose. “Même les nazis n’ont pas fait ça…” Les nazis se soulaient pour s’endormir. Au fond d’eux-mêmes, ils avaient honte. Le Hamas a diffusé l’événement en direct et est très fier du 7 octobre.

Je vais donc être très clair. Il n’y a pas UN, pas UN seul autre pays sur cette planète qui devrait justifier une guerre comme celle-ci après une journée comme celle-là. Pas un seul.

Sauf Israël, le seul État juif.

Je suis loin de pouvoir regarder des films sur le 7 octobre. Peut-être n’y arriverai-je jamais. Je suis incapable d’entendre les histoires, de regarder les vidéos, ou même de voir les photos. Chaque fois que je vois par hasard quelque chose sur cette journée, je suis retraumatisé !

Alors oui, je sais que nous allons gagner cette guerre et que tout ira bien, mais je suis loin d’en être là. Je suis loin d’aller bien. Ce pays est loin d’aller bien.

Et le sel sur la plaie ouverte est le fait que nous ne pouvons pas faire ce que nous devons faire pour éliminer la menace à nos frontières et faire en sorte que le 10/7 ne se reproduise jamais, parce qu’à chaque étape, la communauté mondiale nous met des bâtons dans les roues.

Une “réponse proportionnée” ? Qu’est-ce qui est proportionné à l’assassinat de 1200 personnes innocentes dans leur maison ? Qu’est-ce qui est proportionné au fait de violer des mères devant leurs enfants et des enfants devant leurs mères ? Quelle est la proportionnalité de la décapitation de bébés ? Il n’y a pas de réponse proportionnée à une telle barbarie. Elle n’existe pas.

“Génocide”, “Tuerie aveugle”, “famine”. Que de mensonges ! “N’allez pas à Rafah, sinon !” Les mensonges ne s’arrêtent pas. La tromperie ne s’arrête jamais. Israël élimine des dizaines de terroristes. Le Hamas les appelle des enfants et le monde entier s’en régale !

Les conséquences du 10/7, qui se poursuivent jusqu’à aujourd’hui, sont presque aussi difficiles à croire que le 10/7 l’était.

Il y a deux camps dans cette guerre et il n’y a pas d’option C. Israël qui se bat pour vivre en paix et pour éliminer de cette planète les animaux qui ont violé nos enfants avant qu’ils ne recommencent, mais la prochaine fois, ce ne sera pas seulement Israël. Le Hamas qui a fait ce qu’il a fait et qui a l’intention de le refaire encore et encore.

Ce sont les deux seuls choix possibles.

Rester silencieux aujourd’hui équivaut à être témoin direct de ce que les nazis ont fait et à fermer les yeux. Rester silencieux et neutre dans cette guerre est immoral.

Défendre le Hamas ou demander à Israël de cesser le feu et de ne pas finir le travail est immoral.

Accorder à Israël quoi que ce soit d’autre qu’un soutien total est immoral.

Et disons les choses telles qu’elles sont. La mascarade est terminée. Si, après le 7 octobre, vous ne soutenez pas Israël, vous encouragez activement le Hamas à recommencer. Vous cautionnez activement le meurtre de Juifs et vous les encouragez à recommencer.

Si vous ne soutenez pas Israël maintenant, dans nos heures les plus sombres, vous soutenez le Hamas et pardonnez mon français, mais si vous soutenez des violeurs, des meurtriers et des pédophiles qui sont fiers de leur “travail”, eh bien vous êtes une personne qui soutient la terreur, qui hait les Juifs et qui cautionne les meurtres de masse… et l’histoire se souviendra de vous en tant que tel.

Je suis profondément traumatisé et la vérité est que, pour ce pays et le peuple juif, le traumatisme est la nouvelle normalité parce que nous sommes tous traumatisés. Quiconque sait ce qui s’est passé le 7 octobre 2023 devrait être profondément traumatisé.

Soutenez Israël lorsque nous avons le plus besoin de vous. Faites ce que vous pouvez pour nous aider. Nous ne l’oublierons pas. Si vous ne le faites pas, l’histoire ne l’oubliera pas.

Ce soir commence le 9 Av, comme je l’ai dit, le jour le plus triste du calendrier juif. Je me rendrai au mur occidental pour prier.

Pendant 45 ans, j’ai jeûné ce jour-là, mais au fond de moi, je ne ressentais pas vraiment la douleur que nous sommes censés ressentir ce jour-là. Comment puis-je pleurer de manière authentique la destruction d’un temple que je n’ai jamais vu et auquel j’ai du mal à m’identifier ?

Cette année, je la ressentirai à profusion ! Cette année, nous avons vécu une année entière du 9 Av.

Cette année, nous jeûnons sous la menace très réelle que nos ennemis nous assassinent à nouveau, comme ils l’ont toujours fait. L’Iran menace d’attaquer le 9 Av. Ils savent ce qu’ils font. Ils savent que ce jour est le plus vulnérable.

Ce soir, je commencerai donc mon deuil et mon jeûne avec un trou béant dans mon cœur et une profonde prière pour que Dieu fasse de ce 9 Av notre dernier. Dans un an, nous danserons à nouveau dans les rues de Jérusalem et les prophéties sur le retour du peuple juif à la maison se seront toutes réalisées.

Ce soir, j’essaierai d’accepter la douleur et j’espère qu’elle n’est pas trop insupportable. Elle le sera. Je le sais.

Mais ce soir, pour la première fois de ma vie, le 9 avril sera ce qu’il est censé être, un jour où nous pleurons et où nous nous souvenons de ce que nos ennemis nous ont fait subir encore et encore.

Ce soir, cette année, il ne sera pas difficile de le sentir. La seule chose qui sera difficile cette année, c’est de supporter la douleur insupportable que nous ressentons en tant que nation.

Je vous souhaite un jeûne fructueux si vous jeûnez et si vous ne jeûnez pas, prenez quelques instants pour réfléchir à notre histoire, en particulier en ce qui concerne ce jour, le 9 avril. Peut-être même ferez-vous une petite prière pour que nous puissions surmonter cette épreuve. Cela ne peut pas faire de mal.