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18.05.2024 - N° 1.634

5 novembre 2024 :
l’élection la plus importante
de l’histoire des Etats-Unis

Par Guy Millière

Guy Millière, (spécialisation : économie, géopolitique). Titulaire de trois doctorats, il est professeur à l’Université Paris VIII Histoire des cultures, Philosophie du droit, Economie de la communication et Maître de conférences à Sciences Po, ainsi que professeur invité aux Etats-Unis. Il collabore à de nombreux think tanks aux Etats-Unis et en France.
Expert auprès de l’Union Européenne en bioéthique,
Conférencier pour la Banque de France.

“Procès, scandales, adversaires : pourquoi rien n’arrête Donald Trump”,
tel est le titre d’un article récent publié dans Le Figaro.

Et dans le texte de l’article, les accusations contre Trump pleuvent. Je cite : “auteur de la première tentative d’entrave au transfert pacifique du pouvoir dans l’histoire des États-Unis, entouré de scandales, poursuivi au pénal devant quatre tribunaux, risquant la prison, sa fortune et son empire immobilier menacés par une amende faramineuse”.
L’auteur de l’article se demande comment, dans ces conditions, Donald Trump peut avoir de fortes chances d’être réélu président des Etats-Unis le 5 novembre prochain.

Qu’il se le demande n’est pas étonnant, au vu de ce qu’il écrit, qui est lamentablement conforme au prêt-à-penser qui imprègne les médias de gauche américains et l’ensemble des médias français dès qu’il s’agit de Donald Trump, et si ce prêt-à-penser était exact, il serait effectivement possible de considérer que les millions d’Américains qui s’apprêtent à voter Trump sont fous, hypnotisés ou profondément débiles.

Il importe dès lors de dire ce qui doit l’être : non, les millions d’Américains en question ne sont ni fous, ni hypnotisés ni profondément débiles.

Ils vivent aux Etats-Unis et, à la différence des journalistes sévissant dans les médias de gauche américains et des journalistes français écrivant sur les Etats-Unis (et qui, pour certains, sont correspondants du média pour lequel ils travaillent, et vivent à New York ou Washington), ils ne sont pas dans une bulle idéologique.

Ils subissent la plus forte inflation que le pays ait connu depuis plus de quatre décennies. Ils voient que leurs factures d’électricité ont fortement augmenté au cours des trois dernières années, et que le prix des carburants a presque doublé au cours de la même période, et ils savent que tout cela vient de décisions de l’administration Biden qui a dépensé des milliers de milliards de dollars pour rien.

Ils voient que la frontière Sud du pays a été quasiment abolie par décision de Biden, que dix millions d’immigrants illégaux sont entrés dans le pays, et que la criminalité explose, car parmi ceux qui sont rentrés se trouvent des membres de gangs qui avaient été expulsés du pays sous Trump.

Ils ont vu la débâcle américaine en Afghanistan, et ils voient une guerre atroce en Ukraine et une autre à Gaza qui fait suite à un ignoble massacre antijuif en Israël.

Ils discernent que la guerre en Ukraine résulte de la faiblesse de l’administration Biden, et que si elle s’est enlisée et a coûté si cher aux contribuables américains, c’est parce que l’administration Biden n’a jamais donné à l’Ukraine les moyens de gagner.

Ils discernent que le massacre en Israël a été financé par l’Iran, à qui l’administration Biden a permis de financer le Hamas, à hauteur de plusieurs milliards de dollars. Et ils discernent aussi que l’administration Biden fait maintenant tout pour empêcher Israël d’écraser le Hamas.

Ils voient le chaos qui règne dans les universités américaines, et voient que l’administration Biden a laissé ce chaos s’installer.

Ils se souviennent des années Trump, qui furent, avant la pandémie et avant les émeutes de l’été 2020, des années de croissance sans inflation et d’augmentation du niveau de vie, de bas prix de l’électricité et des carburants, d’immigration illégale jugulée, de baisse de la criminalité, et des années sans guerre nouvelle sur la planète.

Ils pensent très majoritairement que l’élection de novembre de 2020 a été frauduleuse, et elle a été frauduleuse.

Ils savent que Trump n’a pas entravé le “transfert pacifique du pouvoir”, et a simplement contesté le résultat d’une élection frauduleuse, comme il en avait le droit. Et ils savent que la contestation de l’élection frauduleuse a mobilisé des millions d’Américains dans le mouvement Stop the Steal, arrêtez le vol.

Ils savent que Trump n’a été pour rien dans ce qui s’est passé le 6 janvier 2021, qui a été selon toute apparence une machination à laquelle le FBI semble avoir participé.

Ils savent que les seuls “scandales” concernant Trump sont ceux fabriqués par les médias de gauche américains, ou par le Parti Démocrate.

Ils savent qu’aucun des procès intenté à Trump n’est autre chose qu’un fragment d’une machination politique digne d’un régime autoritaire et que le rêve des Démocrates est effectivement de mettre leur principal opposant en prison, sans aucun motif qui ne soit un prétexte fallacieux.

Ils voteront Trump parce qu’ils veulent retrouver ce qu’ils ont connu pendant les années Trump, avant la pandémie et les émeutes d’extrême gauche, et parce qu’ils voient en Biden le pire président de l’histoire des Etats-Unis : un homme corrompu, sans scrupules et totalement sénile. Ils pensent à juste titre que si les années Biden ont été délétères, quatre années de plus pourraient mettre en péril la survie du pays.

Ils voteront Trump surtout parce qu’ils savent que, dans ces conditions, l’élection du 5 novembre sera sans doute l’élection présidentielle la plus importante de l’histoire du pays. Si Trump n’est pas élu, la démolition menée par l’administration Biden pourrait devenir irréversible.