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08.04.2024 - N° 1.594

Climat : l'érosion des côtes, un futur gouffre financier
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Par Marie Bellan
 
Marie Bellan est en charge de l'Environnement et du suivi des politiques publiques en faveur du climat. Elle était précédemment chef du service Idées / Débat des Echos.
Elle a aussi occupée le poste d'adjointe au chef de service France,
Macro-économie du journal, chargée des sujets Entreprises et Patronat.
Elle a également couvert la rubrique Justice - Sécurité.



Les maisons en bord de mer, et tout particulièrement, en bord de falaise, font rêver bien des Français. Mais c'est un rêve empoisonné par le recul du trait de côte.

Les effets combinés de la marée, de la houle, des vents et des pluies à répétition provoquent l'érosion des côtes. Un phénomène ancien, que le changement climatique aggrave.

Toutes les régions littorales, qui occupent seulement 4 % de la surface de la France, mais concentrent 10 % de la population (multipliée par deux à six l'été), sont concernées. Sur la côte ouest de l'île d'Oléron par exemple, le recul moyen annuel est de 15 mètres. Quant au pourtour méditerranéen, il a vu disparaître 9,72 km2 de sa façade maritime en raison du recul du trait de côte entre 1960 et 2010. Des exemples qui figuraient dans le dernier rapport de la Cour de comptes, consacré cette année à l'adaptation au changement climatique.

500 communes touchées

Le phénomène est suffisamment préoccupant pour que le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, en ait fait l'une des priorités du futur plan national d'adaptation au changement climatique (PNACC) attendu dans les prochaines semaines. Le Cerema, l'organisme public chargé de fournir l'expertise technique sur le sujet, a publié ce vendredi un nouveau rapport qui évalue les conséquences à moyen et long terme.


Actuellement, ce sont déjà 500 communes qui sont touchées en France, « dont un peu plus de 300 se sont mobilisées », détaille le Cerema. La perte de terrain consécutive équivaut à 4.200 terrains de foot sur les cinquante dernières années.

Dans ses projections à 2028, le Cerema estime que 1.000 bâtiments, si rien n'est pas fait entre-temps, pourraient être « touchés », ce qui signifie rendus inhabitables. La valeur vénale des bâtiments identifiés, principalement résidentiels et commerciaux, est estimée à environ 240 millions d'euros.

« Agir sans tarder »

En se projetant en 2050, on passe à 5.200 logements impactés, dont 2.000 résidences secondaires, pour une valeur estimée de 1 milliard d'euros. Au-delà des logements, il faudrait aussi compter avec 200 coupures du réseau routier. Des chiffres qui tiennent compte également de l'élévation du niveau de la mer.

« Ces chiffres doivent nous inciter à agir sans tarder, insiste Sébastien Dupray, l'un des responsables du Cerema. Mais attention, il n'y a pas de solution miracle qu'on pourrait appliquer partout. Il faut chercher la bonne solution pour le bon endroit, sinon, on risque la mal-adaptation », prévient-il.

Des coûts incertains

Reste la question du coût et de la prise en charge. Dans son rapport, la Cour des comptes estimait jusqu'à 2 millions d'euros par kilomètre le coût moyen de la protection contre les submersions marines. Et jusqu'à 6 millions d'euros par kilomètre pour la gestion plus globale du trait de côte.

« Les coûts à venir sont fondamentalement incertains. Ils dépendent en effet de choix politiques entre des modes d'intervention qui n'ont pas été opérés et qui différeront d'un lieu à l'autre », expliquait la Cour des comptes.

A ce stade, les dépenses de l'Etat dans ce domaine ont crû de manière significative, passant de 14 millions en 2021 à 28,7 millions en 2022 et 48,2 millions en 2023.

Des investissements financés pour partie par le plan de relance
et par le Fonds vert.

Un fonds qui vient justement de faire les frais
des récentes restrictions budgétaires.



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