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26.01.2023 - N° 1.180 Macron : y a-t-il encore un pilote dans l’avion ?
Par Claude Goudron Fondateur et dirigeant jusqu’en 2013 d’une PME industrielle pendant quarante ans, Claude Goudron se consacre depuis sa retraite à la défense des TPE & PME ainsi qu’à la promotion du libéralisme économique. Il a pour cela rejoint le mouvement ETHIC et est devenu administrateur référent PME au cercle Frédéric Bastiat. A ce jour il est l’auteur de 4 livres. ![]() L’histoire
récente nous apprend que plus le Français est favorisé par rapport aux
pays européens plus il devient contestataire et en demande toujours
plus.
Lorsque M. Macron a été élu en 2017 beaucoup de Français mais aussi d’Allemands, ont pensé que la France allait enfin se réformer. Mais beaucoup ont rapidement déchanté, moi le premier. Il avait été reçu chez Ethic, le mouvement de Sophie de Menthon, alors qu’il était encore conseiller économique de François Hollande, mais sur le départ et pour cause : sa prestation avait bluffé une grande partie de la centaine de patrons qui l’avaient alors reçu. Un discours enchanteur Son discours de deux heures avait été convaincant. Les 35 heures étaient une folie, il fallait libérer l’entreprise française en baissant drastiquement les charges et en supprimant un maximum de contraintes : tout ce qu’un patron espérait entendre depuis une quarantaine d’années. Il n’avait pas caché que ses relations avec le président de la République s’étaient tendues. Peu de temps après, il démissionnait et envoyait à Sophie un mail qui en gros disait : « Vous allez être contente, je rejoins votre « clan » je vais créer mon entreprise ». Il a confirmé ce discours à l’occasion d’une interview parue fin août 2014 dans Le Point. Changement de programme Quelques jours après ce papier, à la demande expresse de Manuel Valls qui fit pression auprès du président, Emmanuel Macron était ministre de l’Économie en remplacement d’Arnaud Montebourg et sa « cuvée du redressement ». Et là, oh stupeur, son discours opère un virage à 180° : les 35 heures devinrent « pas si mal » et adieu les idées libérales… Pour moi c’en était donc fini de ce personnage. En changeant en quelques jours de convictions il démontra qu’il avait adopté la stratégie d’un vrai politicien. Il est vrai qu’à cette époque il ne détenait pas « les pouvoirs ». Mais c’est le cas aujourd’hui et c’est devenu encore pire. Il a été réélu par défaut par les Français qui ne lui ont pas donné la majorité absolue à l’Assemblée et ça ressemble fort à une Bérézina ! Si jusqu’à ce jour sa gestion de la guerre en Ukraine n’est pas critiquable, en revanche la gestion économique est une suite d’erreurs ou de mesurettes dont l’efficacité ne sera pas au rendez-vous. Crise de l’énergie Vouloir faire plaisir à une poignée d’écolos afin d’obtenir leurs faveurs a été un très mauvais calcul dont le pays paie les graves conséquences et les paiera encore une bonne décennie, avec de la chance. Croire les prédictions hallucinantes d’une consommation d’électricité divisée par deux d’ici 2050 en s’engageant parallèlement dans une décarbonation de l’énergie est un manque coupable de réalisme. Surtout quand le « en même temps » s’accompagne d’une autre décision stupide de réduction drastique de la seule énergie zéro carbone. Il n’était certes pas à l’origine de ce projet mais il a bien signé l’arrêt d’une centrale reconnue par l’Autorité de sûreté nucléaire comme une des plus fiables en France. Malgré le revirement des écolos, le mal est fait. La note sera démentielle pour le pays car les décisions malheureusement prises trop tardivement d’augmenter sensiblement le nombre de centrales EPR n’auront d’effets qu’à trop long terme. Crise inflationniste Certes nos présidents successifs ne peuvent être tenus directement responsables de l’inflation. Mais la gouvernance d’Emmanuel Macron a abouti à une envolée non maîtrisée des dépenses. Le niveau de charges liées à un surendettement va rendre la dette française insoutenable avec un coût qui dépassera les 100 milliards d’euros par an. Le « quoiqu’il en coûte à la française » a été tellement mal calibré qu’il a permis aux Français d’augmenter leur bas de laine de près de 200 milliards d’euros de plus qu’une année normale, tandis que nos voisins ont à l’inverse davantage soutenu leurs entreprises. Retraites et temps de travail Voici 40 années que les Français prennent leur retraite au minimum cinq ans avant les autres ; 50 années que le taux de chômage français est pratiquement le double de celui des autres pays européens ; que les jours de congés et d’arrêts de travail pour grèves ou maladies placent là encore le pays sur le podium européen. Résultat : les Français travaillent dans leur vie active 30 % de moins que les Allemands mais ce ne serait pas encore assez, ils en veut encore plus avec le même revenu que nos voisins. Aujourd’hui certains veulent faire croire aux Français que nous pouvons nous le permettre, que le prélèvement de 15,45 % du salaire brut (6,9 % charges salariales + 8,55 % charges patronales) est tout à fait raisonnable. La vérité est que le coût réel pour un salarié est beaucoup plus élevé car il ne prend pas en compte la participation de l’État au financement des retraites par un prélèvement sur son budget ou par la dette. Pour intégrer cet écart il y a un calcul très simple consistant à utiliser une autre donnée qui est le nombre d’actifs cotisants pour un retraité (c’est le principe de la répartition, les cotisations d’aujourd’hui servent à payer les retraités d’aujourd’hui). En 2022 ce rapport est de 1,7 actif cotisants pour un retraité (source chiffre clé retraites) En partant de la retraite moyenne, soit 1500 euros (source ministère des Affaires sociales) nous pouvons certifier que la participation pour un salarié est de 1500 euros : 1,7 = 882 euros si on rapporte ce chiffre au salaire moyen qui est de 2500 euros. Le salarié paie en moyenne 35 % de son salaire, directement et indirectement. Avec un ratio de 1,2/1 prévision pour 2050 (source carrière et parcours professionnels) ce sera (en euros constants) 1500 euros : 1,2 = 1250 euros soit 50 % de son salaire ! Pourquoi ces chiffres ne sont-ils pas mis en avant ? Pour conclure Mal maîtriser son sujet est toujours source de contestation. Les représentants du peuple devraient suivre une formation économique obligatoire en y associant des chefs d’entreprises et mettre en place une Small Business Administration, comme aux États-Unis, qui permet de retoquer une loi préjudiciable à l’entrepreunariat. Il ne faut plus faire les réformes indispensables par petites étapes car cela multiplie d’autant le nombre de conflits. Si en 2010 l’âge de départ à la retraite était passé de 60 à 65 ans, les conflits qui se préparent et qui risquent de déstabiliser le pays auraient été évités alors que le moment est déjà critique avec les crises à répétition que nous connaissons. Il faut réglementer les démonstrations comme celle des Gilets jaunes, limiter les lieux de manifestation, prioriser la liberté de travailler sur le droit de grève et rendre son organisateur responsable en cas de débordement. L’histoire
récente nous apprend que plus le Français est favorisé par rapport aux
pays européens plus il devient contestataire et en demande toujours
plus.
Il faut donc rapidement le mettre au niveau de la moyenne européenne. Le président de la République doit faire preuve de courage.
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