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18.08.2022
- N° 1.021

Rachat des RTT : la gauche s’oppose à la liberté salariale

 

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Par Élodie Keyah

Élodie Keyah est Coordinatrice de Students for Liberty France et collabore avec Young Voices. Elle s'intéresse principalement aux libertés individuelles, aux relations internationales, à la philosophie politique ainsi qu'à l'histoire.




Il sera désormais possible de “racheter” les RTT non pris, c’est-à-dire convertir
des journées de repos légales en salaire supplémentaire.
En résumé, les salariés pourront récupérer une partie de leur salaire.


La semaine dernière, la version du premier budget rectificatif a finalement été adoptée par le Parlement. Celle-ci vient compléter la Loi pouvoir d’achat – censée atténuer les effets de l’inflation -, et vise principalement les salariés. Entre autres, il leur sera désormais possible de racheter les RTT non pris, c’est-à-dire convertir des journées de repos légales en salaire supplémentaire. En résumé, les salariés pourront récupérer une partie de leur salaire.

Bien entendu, cela n’aura pas manqué d’attirer les foudres d’une certaine gauche.

Rachat des RTT : « une régression sociale » ?

Pour la députée EELV, Sandra Regol, ce n’est rien d’autre qu’une « régression sociale » qui aurait pour but de « faire cesser ce droit au repos, à la famille ». Pour d’autres, il s’agit d’un substitut à la hausse des salaires en période de crise inflationniste – alors même que celle-ci devrait atteindre 3,1 % en moyenne en 2022 contre 2,3 % en 2021 – soit significativement plus élevé par rapport à la pratique des dix dernières années.

Le comble du raisonnement collectiviste est tel que les professionnels de l’insurrection en viennent à s’indigner qu’il soit mis fin à la monétisation traditionnellement réglementée des RTT… sous la condition du versement de cotisations obligatoires par l’employeur, et donc perte de pouvoir d’achat pour le salarié.

Traduisons donc : une plus grande liberté contractuelle est considérée comme un retour en arrière, les salariés étant incapables de savoir ce qui est bon pour eux-mêmes. Décidément, la gauche collectiviste n’a jamais défendu ni les classes populaires, ni les travailleurs. Quant à ceux qui n’adhèrent pas à cette vision marxiste du monde du travail, c’est qu’ils n’ont, dans le fond, jamais travaillé – ou du moins pas assez, ou du moins pas dans le bon secteur, ou alors pas au bon poste.

Les principaux intéressés seront certainement ravis de l’apprendre.

Pour Sylvie, cadre et mère de famille, si « les mamans ont plus à cœur de prendre des congés pour accompagner les enfants pendant les vacances », elle se déclare « très contente d’avoir le choix » et de pouvoir se faire payer ses RTT d’ici quelques années. De la même manière, Gilles, électricien, considère cette nouvelle liberté comme une « très bonne nouvelle » qui lui conférera du « pouvoir d’achat en plus ».

Comment expliquer un tel décalage entre l’opinion des salariés du privé et ceux qui prétendent les représenter ?

Tout d’abord, la méconnaissance du marché du travail est plutôt du côté de ceux qui pensent qu’un tel rachat revient à mettre fin au totem socialiste des 35 heures. Rappelons simplement que la durée légale n’a pas grand chose à voir avec la réalité d’un grand nombre de salariés, dont les heures de travail habituelles seront automatiquement considérées comme des heures supplémentaires. Le summum de l’horreur est tel, pour une frange de notre classe politique, que cela revient à travailler davantage de son propre plein gré… au détriment des chômeurs.

Nous revenons sur l’éternel sophisme selon lequel le travail est un gâteau qu’il faut se partager. Dans Sophismes Économiques, Frédéric Bastiat fustigeait cette vision fantasmée en proposant d’interdire aux travailleurs l’usage de leur main droite pour augmenter la quantité de travail, et donc la richesse. Près de vingt ans après l’instauration des 35 heures et autres mesures prétendument sociales, la situation française est beaucoup moins reluisante qu’elle n’y paraît – les chiffres sur la productivité étant largement faussés par le taux de chômage.

En réalité, c’est bien la liberté individuelle que la gauche collectiviste honnit par-dessus tout.

Souvenez-vous : déjà en 2014, cette dernière était particulièrement irritée par l’idée que les salariés puissent librement faire don de leur RTT à leurs collègues aidants familiaux – au point de s’opposer frontalement à un texte (forcément nécessaire) encadrant une telle situation.

Sans surprise, le fond de trame idéologique rejette toute possibilité de solidarité et de liberté en dehors de l’État. Et c’est exactement au même mécanisme que nous assistons aujourd’hui.


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