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05.06.2022 - N° 946 Les soignants non-vaccinés : symptômes de la gestion du covid
Par Denis Dupuy Denis Dupuy est chirurgien libéral épris de liberté. Il est l'auteur de « Morphine, Bistouri et Autres Emmerdements », de « Tumulte et Submersions » et de « Le bien, le mal et l’ordinaire ». ![]() Dans
la « guerre » menée par la technocratie française, des victimes, les
soignants non-vaccinés, sont restées sur le bord du chemin.
Un
patient me le faisait remarquer récemment : les politiciens ont suivi
le conseil scientifique. En filigrane, les médecins étaient à la
manœuvre dans la gestion de l’épidémie : faux. Ce sont les politiciens
et leurs agences de conseil privées qui ont tracé la voie, au grand dam
de nombreux confrères auxquels je m’associe. Et j’exerce dans un
établissement accueillant des cas depuis le début.
La désastreuse gestion du covid En médecine, il existe des données validées par études, rehaussées de niveaux de preuves. On évalue une thérapeutique, on établit son efficacité et n’importe quel praticien peut aller sur les plateaux de télévision exposer les conclusions. Et puis surgissent des maladies émergentes, pour lesquelles aucune bibliographie, aucune preuve d’aucun niveau n’existe nulle part. On se fie donc à des avis d’experts qui restent des avis, quel que soit l’expert. Les politiciens, comme les journalistes, commettent une erreur épistémologique grossière et fondamentale : en sciences, la vérité réside dans les données, pas dans les hommes ou dans les institutions. Point de meilleur scientifique au monde qui ne se trompe jamais. Un conseil scientifique a émis des avis, soit, mais ce sont les politiciens qui ont imposé leurs mesures. Souvenez-vous que même le conseil scientifique a râlé, à l’occasion, frustré de devoir manger son chapeau : que l’on ne me parle pas de décision médicale. Les études comparant les différentes politiques des différentes nations publiées actuellement permettent de constater que les nombreux confrères ne partageant pas les avis du conseil n’avaient pas systématiquement tort. Les mesures gouvernementales ont été largement excessives et, souvent, leurs externalités ont puissamment nui. Surmortalité, surmorbidité, troubles psychiatriques, conséquences économiques et sociales, conséquences sur les acteurs du système de santé… L’État est resté sourd aux avis divergents. Pire, le président a fabriqué des générations de réfractaires aux vaccins, en lançant qu’il fallait les emmerder. Je cherche encore le génie dans cette formule qui dénote avec l’habituelle duplicité du en même temps. Je ne pense pas que le vaccin soit extrêmement dangereux, comme on l’entend ci et là et je le crois porteur d’espoir mais gare : il s’agit d’un avis. Je suis urologue et je n’ai pas lu tout ce qui a été publié à son sujet. Les avis tranchés, dans un sens ou l’autre, me lassent : ce vaccin a une efficacité, certes mais elle reste relative et brève. L’épidémie était en fin de vie et il est difficile de faire la part des choses. Une certitude : il n’est pas stérilisant, à la façon du vaccin antivariolique. Il ne dispense aucunement de transmettre la maladie, comme l’ont avancé rapidement d’ex-complotistes aujourd’hui dans le vrai. Je continue de penser qu’il aurait dû être réservé aux patients à risque. Amplifier le ressentiment, rabaisser ceux qui craignaient et craignent sincèrement ce vaccin, s’est révélé inepte. Le but était-il d’imposer des leçons de vertu citoyenne parfaitement contre-productives, de nuire à l’acceptabilité future du vaccin ou d’obtenir, avec intelligence et finesse, que celui-ci soit adopté ? Je cherche actuellement à convaincre un patient et ami de se faire opérer rapidement. S’il ne me suit pas, il mourra dans les six mois, comme les 4 ou 5 autres dans cet état d’esprit croisés dans ma carrière. Le traiter d’emmerdeur ? Je laisse cela aux petites gens : je vise l’efficacité et je ne me sens aucunement le droit de juger, y compris s’il se laisse mourir. Je continue de penser que le confinement était excessif et délétère. Je vois bien comme ceux qui avancent que l’épidémie n’a pas été celle esquissée par le gouvernement et la presse sont attaqués de toutes parts, aujourd’hui encore, mais cela ne tiendra pas. Cinq millions de morts dans le monde, c’est deux de plus que la grippe asiatique de 1957 et que la grippe de Hong Kong de 1969 et les méthodes de comptage ont progressé depuis lors. Et gare aux articles comparant modélisations et chiffres réels. La politique de santé a été basée sur des simulations de répartition des épidémies par compartiment qui n’ont pas tenu leurs promesses. Souvenez-vous des projections de l’OMS concernant l’Afrique et de ses millions de victimes. L’heure de l’intelligence artificielle se substituant à l’intelligence de l’homme n’a pas encore sonné. Le bon sens et l’observation ont encore leur place. Durant l’épidémie, j’ai régulièrement demandé aux patients les plus anxieux s’ils avaient véritablement eu la sensation d’une hécatombe dans leur entourage ? Ils finissaient par répondre non. Excepté certaines régions, la France n’a pas trop souffert. Maintenant, ma question porte sur les victimes prouvées du vaccin, dans l’entourage direct. Hormis les innombrables « fatigués depuis la troisième dose » qui ont croisé l’effet nocebo, issu de l’ambiance générale, les cas sont exceptionnels. Le cas des soignants non-vaccinés Mais oublions. Débat d’hier : la page se tourne après deux à trois ans d’évolution, comme chaque récurrence épidémique depuis 1895. Ainsi vont ces fléaux. Les polémiques soulevées pendant la covid ont été comparables à celles ayant émaillé le parcours assassin de la grippe espagnole, ce qui ne grandit guère l’espèce humaine… Dans la « guerre » menée par la technocratie française, des victimes, les soignants non-vaccinés, sont restés sur le bord du chemin. Non-vaccinés, mais hautement indispensables, au regard de la catastrophe sanitaire en cours. Chaque semaine, l’ARS nous contacte pour acter les fermetures, ici les Soins de suite et de réadaptation, ailleurs, les urgences, les unités de maisons de retraite. Le système de santé se meurt. Partout, les infirmières font défaut. J’ai été traité de complotiste par un confrère lorsque j’annonçais cela. Je suppose que ce prodige a réalisé. Mais complotiste, on ne l’est souvent que l’espace d’un emballement alors que l’on peut rester un abruti toute une vie. Médicalement, réintégrer des non-vaccinés ne changerait strictement rien donc on en revient aux fondamentaux, à ces marquis soucieux d’éduquer le petit peuple en déroute. Ils n’ont pas compris grand-chose, pas plus qu’ils n’ont appris grand-chose durant ces deux années. Réécoutez le porte-parole du gouvernement… L’inventaire des 50 dernières années, ce long chemin vers le déclassement d’une France suradministrée, suffit à admettre combien rien ne changera, si l’on ne se défait pas de ces logiques mortifères centralisées et interventionnistes inspirées par la gauche d’avant-hier. Ce système, l’enfer de Bastiat, est une impasse. Son président devrait se méfier : provoquer le peuple n’a qu’un temps. Dans un pays en voie d’appauvrissement, le système de santé souffre, comme souffrent la justice, l’armée, la police et les citoyens… Il va falloir apprendre à composer avec ce qui subsiste de notre splendeur. Nous nous adapterons, nous nous adaptons déjà mais la technocratie ne change rien. Ses hautains condors à costard ont surmonté l’épreuve de dossiers de l’ENA, à la différence du tocard de basse extraction. Alors ils ont acquis le privilège de régner. On va donc poursuivre sur cette voie, refuser d’intégrer les soignants non-vaccinés, pas plus menaçants que les vaccinés, continuer d’éloigner les patients ne remplissant pas les formalités, ainsi cet enfant de 4 ans, qui n’a pas dépassé le stade des admissions pour absence de PCR et que je n’ai pas opéré. Et les démissions d’infirmières vont se succéder. Mon Dieu, 5 ans : j’ai tranché de longue date les ultimes liens qui me maintenaient en contact avec la classe dirigeante française. Mon entourage et mes patients ont besoin de moi. Le reste… Je
songe juste qu’un certain Macron va voir revenir le boomerang qu’il a
balancé vers le peuple. Selon mes calculs, il va l’amortir droit dans
le cornet
et je ne le plaindrai pas, quoi qu’il advienne.
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