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09.05.2022 - N° 919 L’Europe s’apprête à traiter l’alcool comme le tabac
Par Philbert Carbon ![]() ![]() Après le tabac c’est au tour de l’alcool et du vin d’être
dans le viseur de l’Union européenne. Il y a un an nous nous penchions sur ce que nous préparait l’Union européenne-nounou
pour nous empêcher de mourir en réglementant et taxant davantage
l’alcool, le tabac et le sucre. En matière d’alcool, une nouvelle
offensive est menée par Véronique Trillet-Lenoir, député européen de la
République en marche (LREM), qui a rédigé un rapport dans le cadre de
la commission spéciale sur la lutte contre le cancer (BECA) du
Parlement européen. Sur la base de ce rapport, le Parlement de
Strasbourg a adopté, le 16 février 2022, une résolution sur le renforcement de l’Europe dans la lutte contre le cancer. Intéressons-nous au volet « alcool » de ce texte.
Ne plus consommer d’alcool Mme Trillet-Lenoir tient l’alcool pour responsable de 10 % des cancers chez les hommes et de 3 % chez les femmes. Non pas l’abus d’alcool, mais bien l’alcool, en l’occurrence l’éthanol et l’acétaldéhyde, issu du métabolisme de l’éthanol, contenus dans les boissons alcoolisées quelles qu’elles soient. Par conséquent, « le niveau de consommation d’alcool le plus sûr quand il s’agit de prévention du cancer est de ne pas en consommer ». Mme Trillet-Lenoir insiste donc pour que cette « évidence » soit prise en compte lors de la conception et de la mise en œuvre des mesures de prévention du cancer. Sans doute est-ce le Plan européen pour vaincre le cancer mis au point l’année dernière par la Commission européenne qui est ici visé. Celui-ci, en effet, ne cherchait qu’à « réduire la consommation nocive d’alcool ». Pas de doute, avec Mme Trillet-Lenoir, on change de dimension. Un changement de dimension qui a plu à Manon Aubry, député européen de La France insoumise (LFI) qui a déclaré que « La consommation de vin est dangereuse ». Heureusement, des députés membres du Parti populaire européen (PPE) se sont opposés à l’intégrisme de Mme Trillet-Lenoir et de l’ensemble de la gauche et ont fait adopter un amendement faisant la distinction entre consommation nocive et consommation modérée. Mais la résolution du Parlement européen contient d’autres sujets d’inquiétude. Elle plaide ainsi « en faveur d’une meilleure communication d’informations aux consommateurs grâce à l’amélioration de l’étiquetage des boissons alcoolisées par l’ajout d’avertissements sanitaires et à l’introduction d’une obligation d’indiquer la liste des ingrédients et les informations nutritionnelles, ainsi que grâce à l’adoption de l’étiquetage numérique ». Ce charabia signifie-t-il que les étiquettes des bouteilles vont bientôt ressembler à celles des paquets de cigarettes ? Aujourd’hui, elles ne comportent que logo « Zéro alcool pendant la grossesse ». Demain, il y aura donc peut-être une liste des ingrédients comme celle que l’on trouve sur un pot de yaourt, complétée par le Nutri-score et des slogans bien visibles comme « L’abus d’alcool est dangereux pour la santé » déjà présent dans les publicités. Et pourquoi pas des photos comme sur les paquets de cigarette ? Un foie cirrhosé serait sans doute du plus bel effet ! Et tant qu’on y est, on pourrait aller jusqu’aux étiquettes neutres. Les députés européens réclament par ailleurs « l’interdiction du parrainage du sport par des marques d’alcool ». Une mesure qui s’applique déjà au tabac. En France, depuis la loi Evin, tout sponsoring d’un club sportif ou d’une compétition française par une marque de boisson alcoolisée est interdit. Mais ce n’est pas le cas dans la plupart des autres pays. En Allemagne et en Espagne, les contrats de sponsoring passés avec des marques de boissons alcoolisées rapportaient (pour la saison 2013-2014) environ 25 millions d’euros aux clubs de première ligue. L’UEFA (Union européenne des associations de football) reçoit annuellement 40 millions d’euros de la part d’Heineken. On se souvient d’ailleurs que ce sponsoring avait créé la polémique lors de l’Euro 2021 puisque certains joueurs musulmans ont exigé le retrait des bouteilles de bière – pourtant sans alcool – de leur pupitre lors des conférences de presse. Une telle mesure pénaliserait le sport professionnel en Europe, car le football n’est pas le seul à bénéficier des mannes des fabricants de boissons alcoolisées. Augmenter les taxes Les députés européens soutiennent par ailleurs la Commission qui a pour projet de revoir la législation relative aux « achats transfrontières d’alcool par des particuliers ». Il s’agit, bien entendu, de limiter la possibilité pour les Européens – et principalement les frontaliers – d’effectuer des achats dans les pays qui ont une fiscalité modérée sur l’alcool. Les Alsaciens ne pourraient ne plus avoir d’intérêt à aller acheter leur whisky en Allemagne, ni les Pyrénéens leur vodka en Espagne. Pour cela, il faudra tendre vers une fiscalité harmonisée et sans doute limiter les quantités de boissons que l’on pourra rapporter de l’étranger. En attendant, Mme Trillet-Lenoir et ses collègues préconisent « une éventuelle augmentation des taxes sur les boissons alcoolisées ». Il est donc probable que les droits d’accises minimaux fixés par la Commission européenne soient prochainement augmentés. On connaît déjà la plupart des effets de cette politique restrictive. Les premiers gagnants en seront les trafiquants. Il est d’ailleurs amusant de constater qu’au moment où le Parlement européen adoptait sa résolution, les Douanes françaises indiquaient qu’elles avaient saisi 400 tonnes de tabacs et de cigarettes de contrebande et de contrefaçon en 2021. Un chiffre en augmentation de 41 % par rapport à l’année 2020. Cette augmentation de la contrebande est directement liée à l’augmentation du prix des cigarettes. Les Douanes se félicitaient également d’avoir démantelé, pour la première fois en France, un atelier clandestin de fabrication de cigarettes de contrefaçon, précisant qu’en Europe, « Ce sont plus de dix millions de cigarettes par jour qui sont produites dans ces usines clandestines ». Est-ce vraiment ce que l’on veut faire en matière d’alcool : renforcer les réseaux mafieux, voire terroristes, et laisser les produits du marché noir, qui présentent souvent un danger accru pour la santé du consommateur, se répandre ? Et ce alors que la consommation d’alcool est en recul très net dans la plupart des pays d’Europe depuis les années 1960. Y
aura-t-il quelqu’un qui saura arrêter cette folie réglementaire et
fiscale européenne qui finira par nous empêcher, non pas de mourir,
mais de vivre ?
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