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24.03.2022
- N° 874

Gaz de schiste : ne parlons pas de ce qui fâche !

 

Dernier commentaire paru le 19 janvier 2022, de Patcat :
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Par Max Falque


Max Falque est délégué général de
l’International Center for Research on Environmental Issues.



Il est surprenant que ni les hommes politiques ni les media n’évoquent la possibilité de recourir au gaz de schiste localisé sous nos pieds.

Il est surprenant qu’à la veille d’une très grave crise de l’énergie ni les hommes politiques ni les media n’évoquent la possibilité de recourir au gaz de schistes localisé sous nos pieds et dont nous avons la pleine maîtrise.

Le 13 juillet 2011, un an avant les élections présidentielles et sans doute afin de s’assurer la bienveillance des écolos de tout poil mais aussi de l’opinion, la majorité parlementaire, à l’initiative du député Christian Jacob PR, réputé de droite, a fait voter une loi qui interdisait non seulement l’exploitation mais aussi l’exploration et donc l’arrêt des exploitations mais aussi des recherches de gisements exploitables économiquement.

Le rapport de l’Institut Montaigne (2014) notait que « cette situation prive la France d’un levier de négociation important vis-à-vis des pays fournisseurs de gaz. »

Depuis on a confié au Conseil d’État la mission de modifier le Code minier de 1810. Mais la réforme n’a pas encore abouti, d’autant plus qu’à l’approche de l’élection présidentielle il est urgent d’attendre. Or, la situation politique et militaire modifie brutalement la donne et la pénurie de gaz menace non seulement le confort mais aussi l’activité économique de la France et autres pays européens.

J’ai donc acheté le journal Le Monde du 9 mars 2022, espérant y trouver mention de cette possibilité. Que nenni ! En page 8 un grand article « Comment l’Europe pourrait se passer du gaz russe » propose quatre solutions politiquement correctes :
  • diversifier les fournisseurs,
  • assurer ses stocks,
  • déployer les énergies renouvelables,
  • économiser de l’énergie.
Ces lapalissades et lieux communs rejoignent la vulgarité de l’expression « Si ma tante en avait… ce serait mon oncle ! »

Il faut rappeler qu’en moins de trente ans les États-Unis sont passés du statut d’importateur de gaz à celui de premier exportateur mondial, notamment vers l’Europe, sans que, compte tenu de l’étendue  du pays, la qualité environnementale globale soit atteinte comme le prétend le film malhonnête et mensonger Gasland.

Le simple bon sens devrait nous conduire à envisager l’exploitation du gaz de schistes national dont on connaît mal l’importance puisque les recherches ont été interdites par la Loi Jacob de 2011.

Selon le rapport Montebourg de 2012 les experts considèrent que :

"L’exploitation du pétrole et du gaz de schiste en France pourrait rapporter entre 103 et 294 milliards d’euros sur 30 ans et créer 225 000 emplois, soit un gain de croissance de 1,7 % par an sur cette période. De quoi constituer une nouvelle filière d’excellence, comme l’aéronautique ou le nucléaire."

On notera aussi l’hypocrisie des arguments moraux puisque en fin de compte l’interdiction de l’exploitation du gaz de schistes sur le territoire national aboutit en fait à en reporter les nuisances éventuelles sur l’Amérique du Nord… ce qui rappelle l’interdiction des OGM pourtant importées car indispensables à la nourriture du bétail français.

Au XIXe siècle, il n’a pas été question d’interdire l’exploitation et l’utilisation massive du charbon indispensable au développement industriel malgré les pollutions mais aussi limitant l’exploitation des forêts pour le bois de chauffe.

La véritable raison pour l’interdiction du gaz de schistes est de ne pas porter atteinte au développement de l’éolien coûteux et intermittent grâce aux financements publics. L’exemple de l’Allemagne avec l’Energiewende met en évidence l’impasse des énergies renouvelables qui aboutissent en fait à satisfaire les Verts et une partie de l’opinion aux dépens du contribuable en recourant in fine à la multiplication des centrales thermiques polluantes pour assurer la sécurité de la fourniture électrique des citoyens.

Que faire ?

L’exploitation du gaz de schistes impliquerait de mettre en place un mécanisme d’indemnisation des habitants et au premier chef des propriétaires subissant des dommages directs et indirects évalués par des experts indépendant des pouvoirs publics toujours partisans du principe de non-indemnisation institué en 1943. Les conflits devraient être jugés par les tribunaux civils et échapper à la compétence des tribunaux administratifs dont les membres sont des fonctionnaires certes indépendants mais sensibles aux décisions du gouvernement.

L’exploitation du gaz de schistes ne nécessite pas de nouvelles réglementations publiques mais une affirmation des droits de propriété privés sur le fond et le tréfonds (nationalisé en fait par le Code minier de 1810) et la pleine responsabilité de l’entrepreneur libre de s’assurer et ne pouvant plus reporter sa responsabilité sur les pouvoirs publics au titre de l’autorisation ou permis accordé.

Nous disposons donc d’une ressource pouvant contribuer à alléger notre facture énergétique entre 10 et 30 %. Il serait stupide sinon criminel de s’en passer pour des motifs politiciens et juridiques. Les peuples d’Europe veulent des politiques de l’énergie peu coûteuses, favorables au climat et sans fracturation hydraulique.

Il va bien falloir choisir, ce qui est le devoir des candidats à l’élection présidentielle.


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