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28.01.22022 - N° 819

  La France a deux millions de fonctionnaires en trop

 

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Par Claude Goudron


Fondateur et dirigeant jusqu’en 2013 d’une PME industrielle pendant quarante ans,
Claude Goudron se consacre depuis sa retraite à la défense des TPE & PME
ainsi qu’à la promotion du libéralisme économique.
Il a pour cela rejoint le mouvement ETHIC et est devenu
administrateur référent PME au cercle Frédéric Bastiat.



Il y a trop de fonctionnaires et de dépenses publiques en France.
Des mesures doivent être prises pour réformer.

C'était mieux avant.

Mais de quel avant s’agit-il ? avant 1975, lorsque la France dégageait un budget non déficitaire ? c’est possible mais certainement pas avant 1945.

De 1945 à 1975, ce furent les Trente glorieuses, lorsque le PIB augmentait de 5 % par an et que le chômage restait en dessous de 4 %.

En 1973, le premier choc pétrolier est venu perturber cette belle mécanique. Le PIB progresse alors plus lentement et s’accompagne d’une augmentation sensible du chômage atteignant 10 % voire 24 % chez les jeunes.

Que s’est-il passé depuis ?

En 1981, tandis que les autres pays européens se sont développés, le pays a démocratiquement choisi un système économique de gauche associant socialistes et communistes.

L’utopie étant de mise, Mitterrand a imposé la réduction du temps de travail, y compris par la baisse de l’âge de la retraite à 60 ans.

Cumulé à une étatisation des plus poussées, le nombre de fonctionnaires n’a pu qu’augmenter, passant de 3,9 millions en 1980 à 4,45 millions en 1995.

On aurait pu penser qu’avec l’arrivée de l’informatique l’effectif aurait diminué, voire au pire stagné, ce ne fut malheureusement pas le cas.

De 1997 à 2020

Une étude de Fipéco démontre que le phénomène ne s’est pas arrêté, bien au contraire il s’est accéléré, pour atteindre à ce jour 5,662 millions de fonctionnaires, soit une hausse de 22 % alors que la population n’a augmenté que de 13 %… Merci les 35 heures.

Le problème français réside dans le temps de travail. Durant toute leur vie active nos fonctionnaires effectuent un temps de travail 30 % inférieur à celui de leurs collègues allemands.

Pour cette seule réforme le potentiel de réduction de leur nombre serait alors 30 % des 5,662 millions soit pratiquement 1,7 million. Il est très au-delà des estimations de toute la classe politique.

Répartition actuelle des fonctionnaires

Fonction publique d’État

En 2020 ils sont 2,524 millions soit 6 % de plus qu’en 1997 malgré la décentralisation intervenue depuis et qui aurait dû en faire baisser sensiblement le nombre.

En effet, les régions et les départements ont récupéré de nombreuses responsabilités accompagnées d’un transfert de financement proportionnel, mais pas de transfert des effectifs, au contraire. Contre toute logique, ils ont augmenté de 143 000… Cherchez l’erreur.

Fonction publique territoriale

En 2020 ils sont 1,932 million, soit +44 % par rapport à 1997.

Logiquement le transfert du national au régional aurait dû se faire à effectif équivalent alors que sur l’ensemble des deux fonctions nous constatons une augmentation de 143 000 + 591 000 soit 734 000 fonctionnaires supplémentaires.

La raison en est double : même avec moins de travail on ne diminue jamais l’effectif d’une administration, il augmente toujours y compris sous le mandat Macron malgré un engagement non tenu de le réduire de 120 000. Ensuite, chaque strate, région, département, communauté de communes… veut garder ses prérogatives et doublonnent ses services, alourdissant la facture et complexifiant son fonctionnement !

Fonction publique hospitalière

En 2020 ils sont 1,207 million soit + 35 % par rapport à 1997, donc 329 000 supplémentaires. À ceux qui dénoncent la baisse drastique des effectifs, ces chiffres apportent un démenti et demandent davantage de précisions.

Là aussi il y a plusieurs causes.

La première, et la plus criante lors du traitement de la pandémie que nous vivons, c’est l’hyper administration qui gangrène nos services de santé et neutralise la bonne volonté des soignants et leur service.

Ensuite, bien sûr, l’application non réfléchie des 35 heures génère un stress pour le personnel qui doit alors accumuler des heures supplémentaires payées en jours de congé ou en départ à la retraite anticipée.

Le dernier point non moins important est l’accélération des démissions qui devient problématique. La solution serait alors de réduire drastiquement les 35 % de personnel administratif à l’hôpital, souvent très bien payé, ce qui dégagerait des moyens financiers afin de payer le personnel soignant à sa juste valeur.

Quelles mesures à prendre ?

Cela fait des années que la France a deux millions de fonctionnaires en trop (ce qui, en nombre de fonctionnaires par habitant, nous placerait encore devant les Allemands). Les candidats à la présidentielle n’abordent que peu le sujet et il faut les comprendre, car imposer des mesures drastiques et impopulaires dont le résultat ne se fera sentir que sur la mandature prochaine n’est pas un bon calcul.

Il faut donc tout d’abord chercher un consensus avec une information au niveau national en expliquant que cette réforme n’est pas contre les fonctionnaires, ni contre la population mais qu’elle sera, à moyen terme, bénéfique pour tous :

Des fonctionnaires moins nombreux mais mieux payés avec un travail enfin motivant et un plan de carrière ouvert.

Des citoyens contribuables moins ponctionnés et qui trouveront en face d’eux des interlocuteurs enfin responsables.

Lorsque l’État fait appel à des consultants comme Mc Kinsey cela signifie que certains hauts fonctionnaires ne sont pas à la hauteur et qu’il faut alors s’en séparer. La sous-traitance par des cabinets extérieurs à un coût annuel estimé par la Cour des comptes à 130 millions d’euros.

Enfin, avant d’envisager la suppression de certains postes de fonctionnaires, il convient de supprimer des fonctions inutiles redondantes voire nuisibles, réduire le nombre de normes et décrets nuisibles à l’économie, comme le préconise Gaspard Koenig dans son programme pour la présidentielle, qui souhaiterait en diviser le nombre par 100 pour passer de 400 000 à donc 4000. Le diviser par 5 pour revenir aux 80 000 normes allemandes serait déjà un bon début.

Il faut donc partir d’une feuille blanche et ne retenir que celles qui ont un intérêt non contestable.

Conclusion

On peut retourner le problème de notre surendettement, et donc de compétitivité, dans tous les sens : la baisse des dépenses de l’État est incontournable.

Elle ne passera pas par des réformettes. Pour un retour à une bonne gestion la première réforme reste la diminution des dépenses liées à l’administration suivie de l’assainissement des dépenses sociales.

Ce n’est plus une option, il faut le faire et rapidement au risque de faire éclater l’Europe avec toutes ses conséquences.

Je ne veux pas que mon pays en soit la cause.

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