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16.03.2021 - N° 401
Frein à l’entreprise : fonds propres et trésorerie
Par Claude Goudron Fondateur et dirigeant jusqu’en 2013 d’une PME industrielle pendant quarante ans, Claude Goudron se consacre depuis sa retraite à la défense des TPE & PME ainsi qu’à la promotion du libéralisme économique. Il a pour cela rejoint le mouvement ETHIC et est devenu administrateur référent PME au cercle Frédéric Bastiat. A ce jour il est l’auteur de 4 livres : « Patron en Mal d’Existence » paru en 2014, « Démocratie entre parenthèse » paru début 2016, « Quarante ans de nullité économique » ou Frédéric, reviens vite ! paru en 2018 et « Vingt ans de prêche dans le désert » son dernier livre paru en septembre 2020. Il lance également « mon combat pour l’industrie » avec un fascicule gratuit « La Révolution Industrielle 6.0 ». ![]() Fonds propres et trésorerie, certainement le plus grand frein à l’industrie.
"Les profits d’aujourd’hui sont les investissements de demain
et les emplois d’après-demain." C’est le « théorème de Schmidt » énoncé le 3 novembre 1974 par le Chancelier allemand qui a fait évoluer l’Allemagne et régresser la France pour ne pas avoir su ou voulu l’appliquer. FONDS PROPRES ET TRÉSORERIE : UNE ÉVIDENCE QUI NOUS A ÉCHAPPÉ En effet, une entreprise à qui l’on permet de dégager un résultat significatif en distribuera une partie à ses actionnaires, ce que le Français n’aime pas, mais une grande partie ira dans ses comptes sous forme de fonds propres, eux-mêmes générant de la trésorerie. UN RETARD PRIS DEPUIS LES ANNÉES 1990 Durant les années 1990 la France était encore compétitive par rapport à l’Allemagne. Les écarts de productivité pouvaient, mais non sans danger, être compensés par une dévaluation du franc. Celle-ci permettait de conserver, voire conquérir des marchés mais rendait les produits d’importation plus chers, ce qui n’était pas très bon pour le pouvoir d’achat des Français mais surtout pénalisait de nouveau les entreprises utilisant des matières premières dont le pays ne disposait pas, en particulier le pétrole. On connaît la suite : inflation, taux d’intérêt s’envolant et de nouveau perte de compétitivité débouchant sur de nouvelles dévaluations telles que celles que l’on a connues sous Mitterrand. En 2000 est apparu l’euro, que plus personne n’envisage maintenant d’abandonner. Au lieu de nous réformer alors que nos finances étaient encore saines, nous avons créé les plus absurdes réformes dont les 35 heures et la retraite à 60 ans. Gerhard Schröeder, homme de gauche, a très rapidement senti le danger de déclassement de son pays et a fait courageusement adopter les réformes dites Hartz I à IV (agenda 2010) qui ont permis à l’Allemagne de distancer la France. DES INVESTISSEMENTS PLUS COÛTEUX DONC RÉDUITS Alors que grâce à ces mesures les entreprises allemandes ont pu dégager une marge très confortable de plus de 40 %, la nôtre est restée trop longtemps nettement en dessous de 30 %. Les profits allemands ont permis à l’Allemagne d’investir dans du matériel de production plus performant et plus rapidement alors que, pour essayer de rester dans le coup, la France a fait appel à des emprunts plus chers et tributaires du bon vouloir des banques. Le taux d’endettement/PIB des entreprises françaises est supérieur de 40 points au taux allemand (134 % contre 95 %). Il est donc évident que la capacité d’autofinancement est un facteur de développement crucial. UN CERCLE INFERNAL Moins d’investissement c’est moins de gain de productivité donc moins de marge et de nouveau moins de capacités d’investissement. C’est aussi davantage de chômeurs qui vont peser sur les prélèvements obligatoires : le cercle infernal est engagé et cela dure ainsi depuis vingt années ! PIB 2019 :
Si nous avions suivi la même évolution que nos voisins notre PIB serait aujourd’hui supérieur à 3000 milliards d’euros, soit + 25 %. FONDS PROPRES ET TRÉSORERIE : RETROUVER RAPIDEMENT UNE MARGE ÉQUIVALENTE À L’ALLEMAGNE La pandémie va encore creuser l’écart avec l’Allemagne laquelle a pu mieux protéger ses entreprises grâce à sa capacité à financer un soutien beaucoup plus important. Il est extrêmement urgent de rattraper ce retard ! Ceci d’autant plus que la France a su innover beaucoup mieux que l’Allemagne entre 1970 et 1990 avec le TGV, Airbus, les centrales nucléaires. Les Français sont encore aujourd’hui de grands innovateurs. Mais formés à grand prix par l’Éducation nationale, ils vont développer leur projet à l’étranger sous des cieux beaucoup plus favorables à l’entreprise. DES REMÈDES INDISPENSABLES ET URGENTS Ils sont tous connus mais j’en rappelle les principaux.
Notre survie économique est à ce prix et la réduction drastique des dépenses de l’État en est le préalable. Ceux qui n’ont pas compris cette évidence n’ont pas leur place dans la course
à la prochaine présidentielle car c’est l’avenir du pays et de l’Europe qui est en jeu : le renoncement à ces réformes, c’est notre éviction de l’Europe et son éclatement, voire une sortie volontaire de l’Allemagne avec la même conséquence.
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