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09.01.2020
Quand Thierry Le Luron pouvait étriller les politiques et les autres…  Par Jacques Chassaing. Rédacteur presse écrite généraliste et web - publireportages. Service militaire effectué. Les bras tout grand levés en V de la victoire et les poings fermés,
c’est un jeune humoriste grandiose qui imitait le camarade Jean Ferrat. Il lui faisait chanter sans rire, sur l’air de La Montagne : « je reviens d’Union soviétique où les asiles psychiatriques sont les lieux les plus accueillants et on m’a salué bien bien bas, car avec ma moustache, on m’avait confondu avec Staline. Comment peut-on s’imaginer que les cliniques là-bas sont pleines d’individus en bonne santé ? ». Il faut dire que dans les années 1970-1980, la liberté d’expression était la règle en France pour les chroniqueurs, comme pour les chansonniers et même les historiens. Thierry Le Luron en Monsieur Glandu 1985  Pendant que monsieur Glandu-Le Luron, béret sur la tête et baguette de pain à la main dénonçait ses voisins sur scène, on trouvait facilement en librairie d’étranges bouquins qui relataient tout net d’autres versions de l’Histoire que celles matraquées par le pouvoir. Figurez-vous qu’un journaliste de renom, aujourd’hui tombé dans les oubliettes, Christian Bernadac, s’était penché avec succès sur les carnets secrets de la Cagoule. Figurez-vous qu’un certain Raymond Muelle, livre à l’appui, avait souhaité nous expliquer pourquoi et comment le gouvernement de 1949-1950 a envoyé en Indochine un bataillon de détenus politiques français de la collaboration. Figurez-vous encore que dans ce mêmes années de liberté d’expression, le journaliste Alain Laville a consacré 500 pages sur l’assassinat du juge Pierre Michel. Exécuté parce qu’il avait réuni les preuves d’un vaste trafic de libertés médicales pour truands fortunés, impliquant politiciens, hautes personnalités de l’administration pénitentiaire, avocats. Le tout sur fond de laboratoires d’héroïne et de blanchiments d’argent via des sociétés. Le tout sur fond de liens marseillais et parisiens entre la pègre et le plus haut niveau de la République. Aujourd’hui, faut-il croire que pareilles collusions ont disparu, ou bien qu’aucun journaliste ne se risquerait à de telles investigations ? Et d’ailleurs quels liens découvrirait-il entre pouvoir et mafias ? Pendant que Giscard d’Estaing-Le Luron répondait aux questions de Pierre Desproges, chez Michel Polac, à Droit de réponse, on se jetait allègrement un verre ou un cendrier en pleine poire en apportant la contradiction. Clash : Bagarre sur le plateau de Droit De Réponse | Archive INA  Pierre Desproges et Thierry Le Luron « Les vœux du Président » – Archive INA  Thierry LE LURON imite GISCARD (crise énergétique), 1975  Une des meilleures interprétations de Thierry Le Luron  Thierry Le Luron, le best of Archive INA  Jean Amadou, un géant immortel qui étrillait les politiciens. Jean-Marie Bigard sur la liberté d’expression perdue. Coluche en flic « Nous, dans les manifs, on est obligé de taper ! »  Coluche le délégué syndical  Coluche en cinq sketches mémorables « Les saynètes humoristiques de Michel Colucci ont passé, avec succès, l’épreuve du temps. Trente ans après sa mort L’Auto-stoppeur, Le CRS arabe, La Publicité… nous font toujours rire ». Aujourd'hui ?
Bigard :
"en France, il est désormais interdit de rire." "Pour contribuer à l’appauvrissement culturel, pas de place pour Brassens." "On peut défendre la liberté d’expression et les propos d’Éric Zemmour."
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