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04.07.2019
 
Profession : fonctionnaire.
Les fraudes ? Pas notre problème



Par MANUEL GOMEZ

Engagé par Albert Camus, à l'âge de 15 ans, comme  pigiste à "Alger Républicain", Manuel Gomez a poursuivi sa carrière comme rédacteur dans les quotidiens "La Dépêche d'Algérie", puis à Paris à "L'Aurore" et "Paris-Turf.

Il a été chef de rubrique au "Méridional" de Marseille. et rédacteur en chef de "Midi-Magazine" à Nice.

Gomez a été le proche collaborateur de M. Georges Bidault, dernier président, après Jean Moulin, du Conseil National de la Résistance et dernier responsable de l'OAS, après l'arrestation du général Salan, et rédacteur en chef du Bulletin National du CNR/OAS "France Presse-Action" en 1961. Après 1995, il a écrit et publié 21 livres, tous en vente sur Amazon, y compris le dernier "Et si je revenais...".

Lauréat du "Prix Véritas" 2015 pour son livre "J'accuse De Gaulle".


Votre profession ? Fonctionnaire. Non, fonctionnaire n’est pas une profession, c’est un statut qui vous met au service du citoyen, et est rémunéré par l’Etat.

Fonctionnaire, c’est un statut même très privilégié qui vous permet une carrière longue de quarante années, toute de tranquillité, puis une retraite en moyenne de vingt années et une pension de réversion en moyenne de dix années et qui coûte à l’Etat, donc aux contribuables une coquette somme d’environ 3 millions d’euros.

Votre seule obligation est d’être constamment au service du citoyen, votre client, et de l’Etat, votre patron.

Et c’est là que les voies se séparent car il y a les bons fonctionnaires, la majorité, qui accomplissent leurs obligations avec bonne volonté, célérité et professionnalisme, mais il y a également les moins bons, ceux qui ne sont présents que pour bénéficier des avantages sans s’investir réellement, et qui font grand tort à ceux qui fonctionnent parfaitement et qui subissent les quolibets et les railleries.

Ce qui est bien plus grave c’est que ces fonctionnaires, les moins bons, une minorité fort heureusement, nous coûtent bien plus que les 3 millions du prix de leur carrière car ils sont souvent responsables de nombreuses fraudes qui se chiffrent par milliards et cela par faute de professionnalisme et de laisser aller, en deux mots « de m’en foutisme ! »

Selon les sources de la DHLF (Délégation Nationale de Lutte contre la Fraude), voici une moyenne chiffrée des montants des fraudes en France :
  • Fraude fiscale : 19 milliards
  • Fraude aux cotisations : 601 millions
  • Fraude douanière : 363 millions
  • Fraude aux prestations sociales : 486 millions
  • Fraude au Pôle emploi : 178 millions. (254 auditeurs et contrôleurs dont le rôle est d’analyser afin de protéger les personnes qui ont des droits en sécurisant leurs indemnités. Leur rôle prioritaire ne devrait-il pas être d’empêcher de frauder ceux qui n’ont aucun droit ?)
Ce sont des chiffres de 2016 et ces fraudes progressent d’environ 5% chaque année.

A l’heure du numérique, des logiciels, etc. certaines de ces fraudes pourraient être réduites considérablement si les fonctionnaires chargés de l’établissement et du contrôle des dossiers étaient pour le moins un peu plus attentifs.

Selon le magistrat spécialisé Charles Prats, sur les 17,6 millions de Français nés à l’étranger, il y aurait 1,8 million de dossiers frauduleux à la Sécurité Sociale qui occasionneraient environ 13 milliards de fraudes.

Faux documents, faux papiers, pour obtenir des prestations au bénéfice des pays du Maghreb, de l’Afrique subsaharienne et d’autres pays membres de l’Union Européenne.
  • Prestations maladies, 167 millions de fraudes
  • Prestations familiales, 141 millions de fraudes
  • Prestations de retraite, 8,3 millions de fraudes
  • Mutualité sociale agricole, 19,4 millions de fraudes.
  • RSI, 9,2 millions de fraudes.
  • Régimes spéciaux, 5,1 millions de fraudes.
Les principales raisons sont par exemple les changements de situation non déclarée, les entreprises fictives (dépôt de bilan, reprise par « maman » qui embauche le mari, dépôt de bilan, reprise par le fils qui embauche les deux parents, et cela peut durer longtemps !), départs à l’étranger non signalés, absence de déclaration de reprise du travail, etc.

Quelques exemples :

En 2018, un algérien de 49 ans a perçu indûment une somme de 32.000 euros d’allocations en se prétendant de nationalité irakienne. Le tribunal de Strasbourg l’a relaxé car l’administration avait une incertitude sur son identité mais elle a payé tout de même.
Est-ce que les fonctionnaires en charge de ce dossier ont été sanctionnés ? Vous connaissez la réponse, n’est-ce pas ?

Tout récemment une escroquerie monumentale de 1,7 million d’euros au passif de la Caisse d’Allocations familiales de Valenciennes (Source Le Parisien).
Une organisation montait de faux dossiers afin de percevoir les prestations sociales, notamment aux dépens de la RSI du Nord.

Fausses déclarations de plusieurs jeunes femmes auto-entrepreneuses dans le domaine de la récupération de la ferraille. Elles tombaient enceintes et touchaient les indemnités de la CAF.

Plus de 1200 dossiers ont été ainsi créés à l’aide de fausses cartes d’identités roumaines et de faux certificats de naissance, des identités fictives, etc.
Et deux ans d’enquêtes ont été nécessaires entre les polices de Lille, des frontières et la police locale roumaine, pour interpeller, en octobre dernier, une partie de la bande dans le Bas-Rhin.

Quatre autres escrocs, 2 hommes et 2 femmes ont également été arrêtés à Mugeni, dans l’Est de la Roumanie. L’un des quatre était déjà en prison pour des faits d’agression sexuelle sur un enfant. Des biens immobiliers acquis avec les fonds escroqués ont été saisis à Lasi (Roumanie)

Ne pensez-vous pas qu’avec des fonctionnaires plus attentifs, plus professionnels, une fraude d’une telle ampleur aurait dû être détectée au plus vite, sans attendre deux années ?

Dans le privé de telles fautes professionnelles ne resteraient pas impunies et il est difficilement compréhensible que de tels manquements ne soient pas sanctionnés par des licenciements pour fautes professionnelles.

Il est grand temps que le statut des fonctionnaires devienne d’actualité, que le mérite soit récompensé et que les « moins bons » disqualifiés.


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